Ukraine : à une semaine de la présidentielle, le scrutin loin d'être assuré

L'organisation des élections présidentielle en Ukraine, prévue pour se dérouler le 25 mai, est loin d'être assurée, deux millions d'électeurs de l'Est pouvant en être privés, a mis en garde, hier, la Commission électorale, alors que Moscou ironisait sur un scrutin mené « au son des canons ».

A une semaine d'un scrutin présenté par les Occidentaux comme vital, l'Ukraine semble être au bord du gouffre en raison de son incapacité de l'Etat à juguler l'insurrection séparatiste qui a gagné une grande partie de l'est du pays, de la peur de nombreux Ukrainiens que la Russie envahisse leur territoire, et du fait de la sinistrose économique entre inflation et dépréciation de la monnaie. 

Alors que le compte à rebours est enclenché pour un scrutin où sont  attendus 36 millions d'électeurs, la Commission centrale électorale a alerté sur son incapacité à préparer et à organiser l'élection dans de nombreuses parties des régions de Donetsk et de Lougansk sous le contrôle des séparatistes.

Après un mois de tentatives militaires de reprendre le contrôle des régions de Donetsk et de Lougansk sous le contrôle des pro-Russes, le gouvernement Ukrainien tente une nouvelle approche en organisant des « tables rondes » destinées à renouer le dialogue avec ces derniers.

Après une première rencontre, mercredi à Kiev, qui a vite tourné au dialogue de sourds, les principaux ministres du gouvernement, deux ex-présidents ukrainiens, des parlementaires et des dignitaires religieux, se sont retrouvés samedi à Kharkiv, centre industriel et culturel dans l'est du pays.

Pas plus qu'à Kiev, les séparatistes pro-Russes, considérés comme des « traitres » n'étaient représentés à la table à ces discussions.

Le responsable local de Lougansk, Valeri Golenko, a prôné le « fédéralisme », une réforme constitutionnelle encouragée par Moscou. « Les habitants du Sud-Est, des régions de Donetsk et de Lougansk ne sont tout simplement pas respectés, on ne tient pas compte de leur opinion », a-t-il dit, appelant Kiev à cesser ses opérations militaires, préalable pour des négociations avec les séparatistes. 

La prochaine table ronde est prévue, mercredi, à Tcherkassy, dans le centre du pays, mais les observateurs doutent que ces rencontres accouchent d'une solution à la sortie de crise.

 

Monde, Europe, Politique