Robots tueurs autonomes : l'ONU exprime son inquiétude

Des Etats ont mobilisé à Genève leurs experts en armement pour réfléchir dans le cadre de l'ONU sur les dangers représentés par les robots tueurs autonomes, des armes du futur dont la menace inquiète les défenseurs du droit humanitaire.

Les images d'armées de robots échappant à tout contrôle pour tout dévaster sur leur passage sont encore du domaine d'Hollywood mais les politiques semblent prendre très au sérieux ces révolutions technologiques au point de commencer à réfléchir aux risques de dérapages.

La Convention sur certaines armes classiques a été retenu par 21 Etats membres pour quatre jours de consultations avec la participation d'experts et de grands acteurs de l'Humanitaire comme le Comité International de la Croix Rouge ou les initiateurs du Traité contre les mines antipersonnel.

« Si nous ne lançons pas une discussion morale et éthique à ce sujet, nous ne contrôlerons pas ces armements », a mis en garde Jody Williams, la prix Nobel de la Paix de 1997 pour son action contre les mines.

« Trop souvent le droit international répond aux atrocités et aux souffrances une fois qu'elles ont été commises. Vous avez ici l'occasion d'une action préventive afin de faire en sorte que la décision d'ôter la vie reste sous un contrôle humain », a souligné, hier, Michael Moller, le Directeur général par intérim de l'ONU à Genève.

Diplomates et experts parlent de « systèmes d'armes létaux autonomes » alors que les activistes humanitaires ont recours à l'image plus parlante de « robots tueurs autonomes ».

Se référant à un colloque organisé par le CICR en mars, Kathleen Lawand, chef de l'Unité d'armes du Comité international a estimé que « la question centrale est celle de l'absence potentielle de tout contrôle humain sur les fonctions essentielles d'identification et d'attaque des cibles, notamment des cibles humaines ».

« L'idée que des machines puissent avoir un pouvoir de vie ou de mort sur un champ de bataille, fonctionnant avec peu ou pas de contrôle humain, crée un sentiment de profond malaise », a-t-elle dit.

Pour le moment ces armes totalement autonomes n'existent pas mais pour les activistes les plus radicaux comme Steve Goose d'Human Rights Watch « la seule réponse est une interdiction totale préventive ».

Déjà, les attaques menées avec des drones par les Etats Unis contre des objectifs « terroristes », déclenchées à distance par des opérateurs humains, suscitent de nombreuses critiques notamment pour les dommages infligés à des civils.

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