Libye : menacé par la guerre civile, le pays est confronté à l’inconnu

Le gouvernement Libyen a proposé, hier, la « mise en congé » du Parlement  pour sortir le pays de la crise aggravée par une attaque armée contre cette instance et une offensive d'une force  paramilitaire dans l'Est du pays.

Affirmant œuvrer à éviter que la Libye ne sombre dans la guerre, le gouvernement a proposé que le CGN, après l'adoption du budget 2014, se mette en vacances parlementaires, jusqu'à l'élection d'un nouveau Parlement dans un délai de trois mois.

Cette initiative prévoit également un nouveau vote au Congrès pour donner la confiance à un nouveau Premier ministre, Ahmed Miitig, élu à l'issue d'un vote controversé, début mai.

Accusé d’avoir prolongé,  jusqu'en décembre 2014, son mandat arrivé à expiration en février le CGN est régulièrement la cible d'attaques de groupes armés, la dernière en date a été lancée, dimanche, contre son siège par les puissantes milices de la région de Zenten (ouest).

Hier, comme pour rajouter au chaos dans lequel est plongée la Libye, une unité d’élite des Forces spéciales à Benghazi a annoncé qu'elles ralliaient l’offensive lancée contre les groupes radicaux par un général à la retraite, accusé d’être à la solde des Américains pour mener une « tentative de coup d'Etat ».

L’officier, Khalifa Haftar, dont la force paramilitaire s'est auto-déclarée Armée nationale Libyenne, a affirmé « réorganiser ses unités » après avoir lancé, vendredi, l'opération « Dignité » contre des groupes islamistes armés laquelle s’est soldée par 79 morts et 141 blessés.

La persistance des violences en Libye risquent, selon des analystes politiques, de plonger ce pays dans la guerre civile et de raviver les rivalités latentes entre les nombreuses milices dominées par les islamistes et obéissant souvent à leurs propres intérêts, qu'ils soient d'ordre idéologique, régional ou tribal.

 

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