Libye : constitution d’un nouveau cabinet dans un climat d'anarchie

Le Parlement Libyen contesté a accordé, hier, sa confiance au cabinet du Premier ministre, Ahmed Miitig, dans un climat de vives tensions alimentées par une lutte d'influence entre politiciens  et milices armées.

Le gouvernement de M. Miitig, chargé de préparer les élections législatives annoncées pour le 25 juin, a obtenu 83 voix des 94 députés, réunissant le quorum après plusieurs heures d'attente, a  déclaré le député Mohamed Laamari.

Le Congrès général national Libyen (CGN-parlement) s'était réuni dans un ancien palais royal, à l'est de Tripoli, faute de pouvoir convoquer les élus dans ses locaux, attaqués il y a une semaine par des milices armées réclamant sa dissolution.

Des mesures de sécurité exceptionnelles avaient été déployées autour du bâtiment par des milices islamistes appuyant le Congrès.

Plusieurs politiciens et groupes armés avaient prévenu qu'ils ne cautionneraient pas un gouvernement formé par M. Miitig et appuyé par les islamistes.

Méconnu du grand public, M. Miitig succède à Abdallah Al-Theni, qui assurait l'intérim depuis le limogeage, le 11 mars, d'Ali Zeidan, un libéral, après un bras de fer de plusieurs mois avec les islamistes.

Le Congrès s'était réuni, hier à huis clos, bravant des menaces proférées à son encontre par un groupe armé de la ville de Zenten, au sud-ouest de Tripoli, qui estime que cette instance n'a « plus de légitimité ».

Le CGN, issu du premier scrutin libre du pays en juillet 2012, s'est attiré de nombreuses critiques pour avoir unilatéralement prolongé son mandat  jusqu'en décembre 2014. Ses détracteurs accusent aussi les blocs parlementaires islamistes de « complicité » avec les groupes radicaux qui sévissent en particulier dans l'Est.

Un général dissident, Khalifa Haftar, a accentué la pression en lançant, le 16 mai, une campagne baptisée « la Dignité » contre les groupes extrémistes réclamant la dissolution du CGN.

Samedi, cet officier que le CGN accuse de mener un coup d'Etat, a affirmé avoir reçu un « mandat du peuple pour purger le pays des terroristes et des extrémistes ». 

Monde, Afrique