8e Festival diwan: la compétition dominée par les diwans de l'Oranie

La compétition du 8e Festival national de musique diwan a été dominé par les diwans de l’Oranie avec l’attribution jeudi soir du premier prix du concours à l’association "Sidi Blel" de Mascara qui avait revivifié, lors de son passage, un pan du diwan de plus en plus rare.

Lors de la soirée de clôture de cette édition, le jury présidé par le chercheur Azeddine Ben Yaakoub, a choisi de récompenser les efforts de cette troupe qui a assuré un spectacle riche en couleurs et en authenticité puisé dans le répertoire "Migzawa" que peu de jeunes praticiens maîtrisent et qui reste une spécialité de la région.

Le second prix de la compétition a été décerné à la jeune troupe «Jil Saed» d’Oran, dont l’âge des membres n’atteint pas trente ans, menée par le maallem Lahbib alors que la troisième distinction est revenue à "Noudjoum Ediwan" de Sidi Bel-Abbès, qui s’étaient eux aussi distingué par l’interprétation de Bradjs méconnus des jeunes et jamais joués sur scène.

Le produit du master-class qui s’est tenu pendant le festival a été présenté au public, un concert réunissant trois troupes locales de diwan et leurs trois maallmine.

La plus jeune troupe de diwan de  la région de Bechar est elle aussi monté sur scène mené par le tout jeune Abdelmalek Tifoune, 12 ans, et joue déjà du goumbri et chante comme ses aînés accompagnés d’enfants, âgés de à 8 et 14 ans.

Une huitième édition, du potentiel et des problèmes financiers

Même si la renommée et l'envergure du Festival national de musique diwan dépassent, et de loin, celles de la manifestation internationale dédiée à ce même genre, ce rendez-vous s’enrichit encore au fil du temps de recommandations des participants.

L’événement devrait "encourager la recherche scientifique sur ce rituel ainsi que la préservation de ses composantes", ont estimé des universitaires.

Un grand nombre de formations musicales se sont constituées, au bout de huit ans d’existence, motivées par l’intérêt porté au diwan, même dans des régions où le rituel n’a jamais été pratiqué, mais aucun suivi n’est accordé aux lauréats en dehors d’une scène à Alger.

L’insuffisance du  budget alloué au festival de Bechar, pourtant le seul évènement d’envergure de la wilaya, a obligé les organisateurs à délaisser les rencontres académiques, jugées à peine moyennes par les participants, la recherche scientifique mais surtout la création et l’échange.

La subvention ne permet pas de prendre en charge tous les participants et de les garder ensemble durant les sept jours du festival, tout en offrant les moyens logistiques nécessaires à cet événement, a-t-on constaté sur place.

Cependant, la tenue de cet évènement à tout de même permis de produire des spectacles de qualité attendus toute l’année par le public mélomane de Bechar à l’image des concerts de Hasna El Becharia, El Dey, et Essed qui a attiré un nombre important de spectateurs.

Même si la conception du festival, sous forme de concours, a été souvent critiquée la 8e édition a montré que la principale entrave à l’essor de cet évènement se résumait à l’absence d’une vision sur le long terme et surtout au financement.

Ouvert le 23 mai, le Festival national de musique diwan a pris fin jeudi soir à Bechar après avoir produit quinze troupes en compétition en plus de dix groupes invités en tête d’affiche, les trois lauréats se produiront sur la scène du festival international de musique diwan qui devrait se tenir prochainement à Alger.

Culture, Musique