Soudan du Sud : une violence d’ampleur « terrifiante »

Au Soudan du Sud la violence a atteint une ampleur « terrifiante », jamais vue depuis des décennies dans ce pays où la guerre civile s'accompagne de l'exécution de patients dans les hôpitaux, a affirmé, aujourd’hui, l’ONG Médecins sans frontières (MSF).

« Le conflit a, à certains moments, vu des niveaux terrifiants de violence, notamment contre les infrastructures de santé », a déclaré Raphael Gorgeu, chef de mission pour l'ONG dans le pays signalant que des patients ont été tués dans leur lit et des unités de secours médical entièrement détruites par les flammes.

« Ces attaques ont des conséquences considérables pour des centaines de milliers de personnes qui se trouvent coupées de tous services médicaux », a indiqué MSF dans un rapport.

Des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes, ont été tuées et plus d'1,5 million de personnes ont été déplacées depuis que la guerre a éclaté à la mi-décembre 2013 dans ce pays.

Selon MSF, au moins 58 personnes ont été tuées dans l'enceinte de quatre hôpitaux durant les derniers mois. « Les violences perpétrées contre les blessés et les malades, contre ceux qui cherchent un refuge dans les hôpitaux et contre les infrastructures médicales elles-mêmes, ne sont pas seulement des violations des lois internationales et des principes humanitaires, mais un affront à la dignité humaine », a affirmé l'organisation.

« A travers ses 30 ans de présence dans le pays, MSF a assisté de façon répétée à des violences contre les personnels, les patients, les véhicules et les infrastructures sanitaires », mais « ce qui est particulièrement alarmant dans le conflit actuel, ce sont l'échelle et l'ampleur des violences », a insisté l'ONG.

Les combats entre l'armée loyale au président Salva Kiir et les troupes du chef rebelle Riek Machar ont été émaillés d'atrocités dans le pays qui, selon des agences humanitaires, est désormais au bord de la famine.

Les belligérants ont conclu, le 10 juin, un troisième accord de cessez-le-feu et se sont engagés à former un gouvernement de transition dans les 60 jours, mais les discussions de paix sont à l'arrêt et les combats continuent.

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