Appel à la révision du statut de l'Agence nationale du développement des PME

Le président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME (CNCPME), Zaïm  Bensaci, a appelé samedi à Alger à la révision du statut de l'Agence nationale du développement de la petite et moyenne entreprise (ANDPME), pour dynamiser l'opération de mise à niveau des PME algériennes.

" Il faut, peut être, revoir le statut de l'ANDPME ou ses conditions de fonctionnement. Etant régit par des règles administratives lourdes de part son statut d'EPA, il se peut qu'elle ait des difficultés opérationnelles, donc il faut un programme spécifique pour définir ses faiblesses et permettre de dynamiser l'opération de mise à niveau des PME", a déclaré à l'APS, Zaïm Bensaci, en marge du forum du quotidien national DK News.

Selon le président du CNCPME, le gouvernement a fixé à 20.000 le nombre des entreprises qui devaient bénéficier de la mise à niveau, alors qu'à la fin des délais arrêtés, seulement 6.000 à 7.000 entreprises ont bénéficié de cette mise à niveau.

Cette situation devrait "nous pousser à réfléchir aux problèmes" qui freinent l'application de ce programme, a-t-il estimé, soulignant la nécessité de miser sur la qualité et de publier les chiffres concernant les entreprises qui ont bénéficié de "véritables" mise à niveau.

Cependant, M. Bensaci se dit "optimiste" quant à la prochaine révision de la loi sur l'investissement, notamment en ce qui concerne les PME.

Il a plaidé, à ce titre, pour l'octroi de 40% des projets publics à des PME nationales  à l'image de ce qui se fait aux Etats-Unis.

Il a jugé, par ailleurs, que le nombre des PME en Algérie est "insuffisant" par rapport aux capacités du pays, appelant ainsi les autorités à "faciliter" l'accès au financement des projets et à "alléger" les procédures administratives pour les entrepreneurs.

En dépit des mesures d'accompagnement "généreuses" qui ont été prises par le gouvernement, a-t-il poursuivi, des problèmes dans l'application des textes de loi subsistent toujours, ce qui signifie qu'on doit encore faire des efforts pour rendre le secteur des PME un créateur de richesse et une véritable locomotive de l'économie nationale.

                90% du tissu économique constitué de PME familiales

Rappelant l’échéance du démantèlement tarifaire prévu en 2020 dans le cadre de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne à laquelle s'ajoute la question de la concurrence déloyale, M. Bensaci a souligné l’urgence de parvenir à mettre à niveau davantage de PME.

Il a précisé, à ce propos, que 90% du tissu économique est constitué de PME familiales, ne possédant pas de "management stratégique" et ne pouvant pas faire face à la concurrence internationale.

 Selon M.Bensaci, le nombre des PME en Algérie avoisine les 700 000 entreprises, dont 55,6 % activent dans le commerce, 36 % dans les services, tandis que le reste relève du secteur industriel.

"95% de ces entreprises emploient moins de 9 personnes", a-t-il encore précisé.

Le nombre de PME ayant bénéficié du programme de mise à niveau dans le cadre de ce dispositif mis en oeuvre durant le quinquennat 2010-2014 et pour lequel une enveloppe financière de l’ordre de 385,7 milliards de DA a été allouée, a atteint 7.000 entreprises en 2014, selon des données de l’ANDPME .

Ce programme devant bénéficier à 20.000 PME consiste à mettre en œuvre un plan d’actions internes à l’entreprise, mais aussi d’autres actions orientées vers l’amélioration de son environnement, à travers trois phases: le pré diagnostic et le diagnostic, l’investissement matérielle et immatériel, la formation et l’assistance spécifique.

Il s'adresse aux entreprises opérant dans l'industrie, le BTPH, la pêche, le tourisme, les services, le transport et les services TIC. Il consiste notamment à assurer un accompagnement à ces entreprises dans l'investissement immatériel, l'amélioration de la compétitivité des PME, la normalisation, la propriété intellectuelle et industrielle et la formation des ressources humaines.

L'Algérie vise, à travers les divers programmes de soutien à l'investissement, la création de deux millions de PME à l'horizon 2025, contre 700.000 actuellement.

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