Liberia : des corps abandonnés dans les rues par peur d'Ebola

Des Libériens en colère ont manifesté, hier à Monrovia, pour protester  contre la présence de nombreux corps abandonnés dans les rues de la capitale par peur de contracter le virus Ebola, qui a fait plus de 820 morts en Afrique de l'Ouest.

Quelques dizaines de personnes bloquaient les principales artères de Monrovia, où des barricades ont surgi depuis le week-end, notamment en banlieue, selon des médias.

« Aucune voiture n'est autorisée à passer ici tant que le gouvernement ne viendra pas chercher les corps qui gisent dans les maisons depuis quatre jours », a déclaré un des manifestants dans le quartier de Douala (banlieue ouest de Monrovia.

« Quatre personnes sont mortes dans ce quartier. Et personne ne les a inhumées parce que le gouvernement a dit que nous ne devions pas toucher les corps », a ajouté M. Fofana, indiquant que les tentatives de joindre la ligne d'assistance du ministère de la Santé avaient été vaines.

Face à l'aggravation de l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola qui s'était déclarée au début de l'année en Guinée avant d'atteindre le Liberia puis la Sierra Leone, faisant plus de 820 morts dans ces trois pays au 30 juillet, la présidente Libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, a pris des mesures draconiennes.

La semaine dernière, elle a ordonné la fermeture de toutes les écoles ainsi que de tous les marchés situés dans les zones frontalières.

Face aux récriminations de nombreux résidents dénonçant le nombre de corps abandonnés dans les maisons ou les rues par des services sanitaires débordés, le vice-ministre de la Santé, Tolbert Nyensuah, a assuré que le gouvernement faisait tout pour y remédier. 

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