Musique diwan-Festival international d'Alger : à la reconquête du public algérois

De grands noms du diwan algérien, du gnawi marocain, du jazz, du ska et de la world music sont attendus au 7ème Festival international d'Alger de musique diwan qui, de la sorte, s'emploiera à redonner à ce genre très apprécié toute sa place dans la programmation. 

Prévu du 8 au 14 août au théâtre de verdure Saïd-Mekbel d'Alger, le festival prévoit de produire sur scène les trois lauréats du 8ème Festival national de musique diwan tenu en mai dernier à Bechar, en l'occurrence "Diwan Sidi Blel" de Mascara, "Jil Essaed" d'Oran et "Noudjoum El Diwan" de Sidi Bel Abbes.

Deux ténors marocains de la musique gnawa prendront part eux aussi à cette manifestation annuelle, à savoir Maâllem Mustapha Baqbou et Maâllem Abdeslam Alikane, un des fondateurs du festival d'Essaouira (Maroc), événement référence du genre.

La troupe "H'na M'sselmine" de Ain Safra (Naâma), distinguée à Bechar du prix du jury à la 7ème édition, se partagera la scène avec"Aziz Sahmaoui & University Of Gnawa", un artiste marocain qui multiplie les expériences musicales, en puisant son inspiration dans le gnawi et la musique populaire de son pays.

Avec ces six formations du diwan et le retour à l'espace ouvert et à grande capacité d'accueil du théâtre Saïd-Mekbel, le festival ambitionne de renouer avec le succès qui a été le sien à ses débuts.

Pour cette année, le spectacle d'ouverture sera assuré par le prince nigérian du blufunk et du ska, Keziah Jones qui animera son second concert en Algérie après un premier passage à Constantine au 9ème Dimajazz.

Le compositeur et guitariste de jazz français d'origine vietnamienne Nguyên Lê présentera, lui, un spectacle célébrant le guitariste de génie, l'Américain Jimi Hendrix, en plus d'une expérience avec la jeune troupe oranaise "Jil Essaed".

Bien plus habituée des fusions jazzy, la troupe "Noudjoum El Diwan" menée par Maâllem Youz se produira sur scène avec les Congolais de "Jupiter & Okwess International".

Le bluesman malien "Vieux Farka Touré", fils du célèbre Ali Farka Touré, prendra également part à ce festival aux côtés du groupe ethno-rock chinois "Tang Dynasty", des Maliens du "Ezza groove Touareg" et du "Global Gnawa".          

Regagner le cœur du public algérois            

Tout comme la musique à laquelle il est dédié, le festival international de musique diwan connaît un certain engouement du public algérois, particulièrement les plus jeunes qui ont découvert et adopté ce style depuis plus de dix ans.

Depuis sa création en 2008, ce festival reste une alternative pour ceux qui ne peuvent prendre part au Festival national de Bechar, tout en étant gratifiés par des spectacles de qualité assurés par les invités étrangers et les Maâllem marocains.

Après quatre éditions affichant complet tous les soirs, cette manifestation a connu cependant une grande baisse d'affluence, le public jugeant la programmation "faible" et "éloignée" du thème du festival.

"Déçus" de voir une partie du programme du Dimajazz, -même si les spectacles restaient de qualité- empiéter sur le diwan, des habitués du festival s'en détournaient peu à peu, reprochant à la programmation d'en "changer l'orientation et l'esprit" au lieu de "promouvoir ce style, très peu exploité sur scène".

Le directeur de programmation du festival Zoheir Bouzid avait justifié cette orientation par une volonté de "sortir le diwan d'une conception restreinte et dépassée (...) en permettant au festival de s'ouvrir sur d'autres musiques".

Les griefs du public semblent avoir été entendus par "l’actuel commissaire du festival, Mourad Chouihi, qui assure avoir" pris en considération les lacunes des précédentes éditions", et promet de "tout mettre en œuvre pour renouer avec le public algérois et promouvoir ce genre musical", ainsi qu'il l'a indiqué à l'APS.

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Culture, Musique