ONU : sans levée du blocus à Ghaza, les espoirs de paix sont faibles

Ghaza sombrera à nouveau dans la guerre, dans quelques mois, si Israël ne lève pas son blocus, a mis en garde le coordinateur des opérations humanitaires de l'ONU dans l'enclave Palestinienne, James Rawley.

La communauté internationale a échoué, a estimé M. Rawley peu avant l'accord de trêve de 72h conclu, hier après plus d'un mois d'une guerre entre le Hamas et l’occupant Israélien qui a fait plus de 2.000 morts, en grande majorité des civils Palestiniens.

« Trois bases de l'ONU ont été attaquées et des gens sont morts, donc nous avons échoué, collectivement, la communauté internationale, à mettre fin au massacre et à protéger les gens », a dénoncé le responsable de l'ONU, soulignant que sans levée du blocus dans la bande de Ghaza, une paix durable était illusoire.

« Le blocus doit être levé, pas seulement pour faire parvenir du matériel afin de reconstruire, mais pour permettre à Ghaza de faire ce qu'elle faisait très bien il y a 10 ans: commercer », a encore affirmé M. Rawley. 

« Gaza a un potentiel immense. Les gens sont pleins d'initiative, ils sont bien éduqués, il existe des marchés potentiels. Le blocus doit être levé, pour que Ghaza puisse se développer », a encore dit ce responsable.

Israël impose un blocus à la bande de Ghaza, depuis juin 2006, et contrôle de façon stricte espace aérien, eaux territoriales, trafic de marchandises et mouvements migratoires. 

Sur le plan matériel, selon de premières estimations, les besoins de Ghaza s'élèvent entre 6 et 8 milliards de dollars, et les agences humanitaires ont besoin de 380 millions de dollars pour fournir une aide de première nécessité, a dit M. Rawley, dressant un sombre tableau : « plus de 10.000 maisons, une grande partie des capacités industrielles et jusqu'à la moitié des terres agricoles ont été détruits à Ghaza, et plus de 300.000 personnes se retrouvent au chômage ».

Quelque 500.000 personnes, soit près d'un tiers de la population, ont été déplacées, 240.000 d'entre elles se trouvent dans des abris de l'ONU, 20.000 dans des abris du gouvernement, et le reste se sont réfugiées chez des amis ou des proches.

Avant même le conflit, souligne M. Rawley, la situation était dure : Ghaza souffrait d'un manque cruel d'eau, l'électricité ne fonctionnait que 8 à 12 heures par jour, et 1,1 million de personnes - sur une population d'1,8 million, recevaient une aide alimentaire.  

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