Sellal : la prudence observée dans la coopération Algéro-française ne doit plus être de mise

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a souligné, vendredi à Paris, que la prudence observée par le passé ne doit plus être de mise dans la relation algéro-française, tout en appelant les entreprises françaises à participer à l'effort d'industrialisation de l'Algérie.

Intervenant devant le patronat français, M. Sellal a déclaré que "la prudence observée par le passé ne doit plus être de mise dans notre relation, particulièrement en cette période favorable au développement de la coopération algéro-française".

"Le temps est à la confiance affirmée comme socle pérenne d'un partenariat économique mutuellement fructueux", a-t-il indiqué, appelant les entreprises françaises à participer à l'effort d'industrialisation de l'Algérie "en tirant profit de la dynamique économique" que connaîtront les secteurs de l'industrie et des mines, les industries de transformation et l'appui au développement des activités agricoles productives, ainsi que le tourisme qui "constituent les priorités pour les prochaines années".

Rappelant que l'Algérie s'est engagée dans un effort de diversification de son économie en ciblant l'industrie, l'agriculture, le tourisme, l'énergie et le numérique, M. Sellal a relevé que les sociétés françaises qui se sont déjà engagées en Algérie "ont tiré profit des nombreux avantages comparatifs qu'offre l'Algérie, en l'occurrence une stabilité politique et macroéconomique durable, une disponibilité de l'énergie, une qualification de la main-d'oeuvre et un dynamisme du marché local".

Il a cité également le réseau d'infrastructures "neuf et performant", un système bancaire avec des capacités de financement et des possibilités pour "aller ensemble" sur des marchés étrangers, notamment en Afrique.

En outre, le Premier ministre a noté que l'Algérie et la France connaissent une "période charnière" dans leur relation d'exception qui "ne cesse de s'amplifier qualitativement comme l'attestent les résultats de la 2ème session du Comité intergouvernemental de haut niveau à l'issue de laquelle des accords institutionnels, ainsi que des accords de partenariat économique entre nos entreprises ont été signés".

"Le partenariat économique que nous construisons ensemble répondra ainsi aux intérêts de nos deux peuples, en raison de son impact sur le développement durable et particulièrement à travers la création de milliers d'emplois directs ou indirects en Algérie ou en France", a ajouté dans le même sens M. Sellal. Il a précisé que les projets qui ont été signés "viennent consolider la dynamique de coopération mutuellement avantageuse entre l'Algérie et la France et dont le cap a été fixé par la Déclaration d'Alger".

"Les entreprises françaises qui ont fait le pari de l'Algérie en s'engageant dans des projets de partenariat, ont bien mesuré le potentiel et les avantages qu'offre le marché algérien, qui a connu et connaît encore une expansion remarquable, grâce aux multiples plans d'investissements publics et à une gestion judicieuse de nos capacités financières", a poursuivi le Premier ministre.

M. Sellal a saisi cette occasion pour rappeler que la croissance économique de l'Algérie a enregistré, durant les quatre dernières années, une moyenne de 4% et ambitionne de la porter à 7% dans les années à venir et que sa dette extérieure se situe, à fin juin 2014, aux environs  de 3,719 milliards de dollars, soit un niveau "relativement bas" qui fait d'elle un pays "très peu endetté".

"Nous avons entamé, sous la supervision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, la concrétisation d'un programme quinquennal ambitieux de développement économique pour la période 2015-2019 pour un taux annuel de croissance de 7% sur la base des efforts que nous maintiendrons en matière d'investissements publics, mais aussi en favorisant davantage les investissements directs et les partenariats publics-privés", a-t-il poursuivi.

Il a reconnu, toutefois, que plusieurs secteurs "nécessitent encore des efforts accrus pour atteindre les normes permettant à notre économie de jouir d'une attractivité satisfaisante pour les IDE et d'un rythme de croissance soutenu".

Il a souligné, dans ce sens, que la réforme du système bancaire et financier est une "priorité absolue" pour promouvoir, notamment, la modernisation du système de paiement, ajoutant que "c'est au niveau de la sphère commerciale que nous avons des efforts à faire pour permettre la jonction entre la banque et le commerce grâce aux nouvelles technologies de l'information et de la communication".

 

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