Tunisie-Présidentielle : début de la campagne électorale pour le 2ème tour du 21 décembre

La campagne électorale pour le 2èmetour de l'élection présidentielle prévu le 21 décembre, commence officiellement ce mardi, avec le ferme engagement des deux candidats, Moncef Marzouki et Béji Caïd Essebsi, à mener à terme le processus démocratique dans leur pays.

Cette campagne électorale se poursuivra jusqu'au 19 décembre courant, a annoncé hier, lundi, le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Chafik Sarsar, confirmant que le scrutin se déroulera le 21 décembre sur le territoire tunisien et les 19, 20 et 21 à l'étranger.

Il a appelé les politiques et les médias à respecter les règles encadrant la campagne électorale.

Selon les résultats du premier tour, le candidat du parti Nidaa Tounes Béji Caid Essebsi a obtenu 39.46 % des voix face au président sortant Moncef Marzouki qui en a récolté 33.43%.

Le nombre total de votants s'est élevé à 3 339 666 électeurs tandis que le nombre de suffrages exprimés a atteint 3 267 569 voix, a rappelé Sarsar, précisant que le nombre de bulletins nuls était de 50 088, et celui du vote blanc de 22 009.

A la veille de la campagne, M. Marzouki a appelé, lors de sa rencontre lundi avec nombre d'intellectuels et d'artistes tunisiens, à « la préservation de l'expérience démocratique », tout en s'engageant à promouvoir la culture et le recherche scientifique dans le pays.

Pour sa part, M. Caid Essebssi a affirmé que « la Tunisie ne peut pas sortir de la crise qu'en unifiant toutes les forces nationales sans exclusion », soulignant que le prochain gouvernement doit « donner la priorité aux problèmes socio-économiques notamment dans les régions du sud ».

Il a aussi dit vouloir rétablir le « prestige » de l'Etat après quatre années mouvementées, marquées par des violences. 

C'est la première fois que les Tunisiens élisent librement leur chef de l'Etat. De son indépendance en 1956 jusqu'à la révolution de 2011, la Tunisie n'a en effet jamais connu de scrutin présidentiel libre.

 

Course pour le soutien d'autres formations

 Les deux candidats au 2e tour sont en course pour un maximum de soutiens des autres formations politiques, un réalité qui implique que aucun candidat n'est assuré de la victoire finale.

Ainsi, aussi bien que le "Front populaire" de Hamma Hammami que le "Courant de l'Amour" de Hachmi Hamdi, que l'Union patriotique libre (UPL) de Slim Riahi ne se sont toujours pas prononcés par rapport au choix de leurs formations pour le candidat qu'ils vont soutenir lors du scrutin prochain.

Ali Chourabi, ayant obtenu un score de 0.14% au premier tour de la présidentielle, avait annoncé son soutien à Béji Caid Essebsi pour le deuxième tour.

« Je suis convaincu d'un Etat démocratique, a-t-il dit, ajoutant : "Nous soutenons Béji Caid Essebsi afin de faire réussir les valeurs de la république, et pour que triomphe lÆEtat moderne", avait-t-il dit.

Le président du parti "la troisième voie", Salah Chouaib avait lui aussi exprimé son soutien au candidat de Nidaa Tounes.

Monther Znaidi ayant obtenu un score de 0.74% au premier tour, avait également exprimé son soutien à Essebsi, appelant les électeurs à voter pour lui lors du second tour.

DÆautre part, Abderraouf Ayadi au score de 0.11% au 1er tour, soutient le président sortant Moncef Marzouki, affirmant qu'"il veillera à faire respecter la constitution et la loi".

M. Marzouki avait été élu fin 2011 par l'Assemblée nationale constituante à la faveur d'un accord de coalition avec le parti d'Ennahda, alors majoritaires.

Ce parti, deuxième force politique du pays à l'issue des dernière législatives, n'a soutenu aucun candidat au premier tour de la présidentielle et a indiqué qu'il comptait pour l'instant conserver cette position pour le second tour.

 Une transition démocratique jusqu'a présent réussie    

Malgré une transition de près de quatre ans marquée notamment par des crises politiques et l'essor de groupes armés, la Tunisie a réussi à organiser des élections générales considérées comme démocratiques par la communauté internationale.

La situation tranche avec l'essentiel des pays du "Printemps arabe" qui ont basculé dans le chaos ou la répression.

« La Tunisie a réussi à assurer une alternance pacifique au pouvoir, (...) à assurer l'instauration progressive de traditions démocratiques », a souligné le président de l'ancienne constituante, Mustapha Ben Jaafar.

« Elle a réussi à organiser les législatives du 26 octobre 2014 et cela a été le couronnement d'un long processus lors duquel nous avons surmonté les entraves et fait prévaloir le dialogue et le consensus", a-t-il encore dit, appelant à ce que la présidentielle s'achève aussi dans un climat "propice".

Afin d'éviter un retour à la dictature, la nouvelle Constitution donne des prérogatives assez limitées au président, élu pour cinq ans, mais l'élection au suffrage universel lui confère un poids politique important. L'essentiel du pouvoir exécutif dépend cependant du futur Premier ministre, issu de la majorité parlementaire. 

 

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