Présidentielle tunisienne : début du second tour, Caïd Essebsi part favori face à son rival Moncef Marzouki

Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche matin en Tunisie pour le second tour d'une présidentielle opposant les vainqueurs du premier tour d'un vote démocratique pour le pays, Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki.

Pas moins de 1.000 bureaux de vote (en Tunisie et à l'étranger) ont été mis en place pour arbitrer entre M. Essebsi, chef de Nidaa Tounès, arrivé en tête au premier tour avec 39,46% des voix, et le chef de l'Etat sortant, qui en a récolté 33,43%. 

Les 5,3 millions d'électeurs sont appelés aux urnes de 08H00 (07H00 GMT) à 18H00 (17H00 GMT). Les résultats pourraient être connus dès lundi, selon l'instance électorale (ISIE) qui a cependant jusqu'au 24 décembre pour annoncer l'identité du président pour les cinq prochaines années.

Le vainqueur deviendra le premier chef d'Etat tunisien élu démocratiquement depuis l'indépendance en 1956. 

Essebsi donné favori devant Marzouki

Comme pour le premier tour, les pronostics penchent en faveur de Béji Caïd Essebsi qui doit normalement bénéficier du report de voix, principalement du Front populaire de Hamma Hammami, classé troisième au premier tour avec  7,82 % soit plus de 255.000 voix et celles récoltées par le richissime homme d'affaires, Slim Riahi à hauteur de 5,55 % soit plus de 180.000 voix.

Moncef Marzouki devrait, selon des milieux politiques tunisiens, bénéficier, comme lors du premier tour, des voix du mouvement Ennahda même si la direction de ce dernier a préféré, encore une fois, jouer la neutralité en restant à "équidistance" entre les deux candidats."Sur le 1,1 million de voix obtenues par Marzouki au premier tour, la moitié étaient des électeurs d'Ennahda", a reconnu le numéro 1 du mouvement, Rached Ghannouchi, dans un entretien mardi à une télévision tunisienne.

La base du mouvement qui n'a, en apparence, reçu aucune consigne de vote, fera le même choix, prédisent des milieux politiques, d'autant que Nidaa Tounès, par la voix de son secrétaire général, Tayeb Baccouche, a fait état de son désir de ne pas "s'encombrer du compagnonnage" d'Ennahda dans la gestion de l'exécutif comme le lui demandaient, il y a quelques jours, des formations politiques dont le Front populaire. Aucune alliance avec Ennahda n'est prévue, a martelé Nidaa Tounès qui dit avoir réussi à se constituer une majorité à l'Assemblée sans avoir à solliciter les députés de Ghannouchi.

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