Il a choisi d’être enterré à Alger : le dernier retour au pays du célèbre «commissaire Navarro»

Décédé à Paris mercredi matin, le comé­dien Roger Hanin sera inhumé jeudi à Alger, sa ville natale, comme le souhaitait et a démandé lui-même. Son corps a fait le voyage jeudi à bord d'un avion spécial. L’ac­teur, qui a vécu ses dernières années fragi­lisé par des problèmes de santé et de plusieurs procès, reposera désormais au cime­tière Saint Eugène de Bolo­ghine, où repose déjà son père.

Le célèbre acteur, Roger Hanin, figure du cinéma et de la télévision français est décédé mercredi matin à Paris à l'âge de 89 ans, après une riche carrière de près de 60 ans au cinéma, au théâtre et à la télévision.

Né le 20 octobre 1925 à Bab El Oued à Alger, Roger Hanin avait fait ses débuts dans le cinéma dans les années 1950 en campant des rôles dans des films comme "Nous sommes tous des assassins" d'André Cayatte (1952), sa première apparition sur écran, "Sois belle et tais-toi" de Marc Allégret ou encore "A bout de souffle" de Jean-Luc Godard.

A la même époque Roger Hanin faisait ses premier pas sur les planches du 4e art où il s'est fait connaître en 1951 dans la pièce "Vogue la galère" avant de quitter le théâtre plus de 50 ans plus tard avec une quarantaine de pièces et autant de tournées à son actif.

Après une filmographie très riche, plus de quatre-vingt œuvres en près de 45 ans de carrière, Roger Hanin incarne, à la télévision en 1989, le rôle qui deviendra indissociable de son nom, celui  du commissaire Navarro, une série télévisée qui a duré près de 20 ans.

Cette figure de l'écran s'était également essayé à la réalisation avec à son actif six films dont "Le protecteur" (1973) et "Soleil" sa dernière œuvre  en tant que réalisateur sortie en 1997.

Outre son talent de comédien, Roger Hanin avait également fait parler de lui en tant que romancier dès les années 1980 avec la publication de "L'ours en lambeaux" qui sera suivi de dix autre œuvres littéraires de fiction.

Train d'enfer est un film qui a causé au réalisateur par Roger Hanin des mois noirs et des critiques acerbes pour ses prises de positions contre l’exclusion et la xénophobie. Sorti au cinéma le 9 janvier 1985. Ce film est tiré d’une histoire vraie. Le 14 novembre 1983, un algérien de 26 ans, (Habib Grimzi, ndlr) est battu à mort et défenestré du train Bordeaux-Vintimille par trois jeunes candidats à l'engagement à la Légion étrangère.

En 2000, l'acteur avait reçu la Médaille de l'ordre du mérite national au rang de "Achir" des mains du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors d'un hommage qui lui avait été rendu à Alger, sa ville natale.

A cette occasion, il avait déclaré avoir "toujours refusé les décorations" et que celle ci était la première et la dernière qu'il acceptait en voulant qu'elle "soit unique".

Le président Bouteflika rend hommage à un symbole de l'amitié algéro-française

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a rendu hommage à l'acteur français, Roger Hanin, décédé mercredi à Paris à l'âge de 89 ans, qu'il a considéré comme un "symbole de l'amitié entre les peuples algérien et français".

"C'est avec une grande émotion et une profonde tristesse que j'ai appris le décès du grand acteur français Roger Hanin, qui a dédié toute sa vie à la culture et occupé une place mémorable dans le monde du cinéma", a écrit le président Bouteflika dans un message de condoléances qu'il a adressé à la famille du défunt.

"Le peuple algérien, qui s'associe à la douleur du peuple français ami, n'oubliera pas l'apport indéniable de feu Roger Hanin à la consolidation des liens d'amitié entre les peuples algérien et français", a relevé le chef de l'Etat.

Pour le président de la République, Roger Hanin "a su, en tant que romancier, comédien, cinéaste et réalisateur, enrichir, à travers ses œuvres, sa sensibilité et sa touche personnelle, la culture universelle et consolider les relations entre son pays, la France, et celui qui l'a vu naître, l'Algérie".

"En exprimant le vœu d'être enterré sur sa terre natale, feu Roger Hanin a témoigné, ce faisant, du respect qu'il a toujours voué au peuple algérien et à son histoire", a souligné le chef de l'Etat, précisant que l'Algérie "s'honore de recevoir, sur sa terre, la dépouille de cette sommité de la culture moderne".

"Il sera enterré avec tous les honneurs et le respect dus à sa personnalité, à son parcours et à la grandeur de son âme", a-t-il assuré.

"Au moment où nous perdons ce symbole de l'amitié entre les peuples algérien et français, permettez-moi de vous adresser mes condoléances les plus attristées et mes sentiments de compassion et sympathie", a conclu le président Bouteflika dans son message.

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