Les apiculteurs demandent la levée des contraintes pour exporter leurs miels

La Fédération nationale des apiculteurs (FNAP) a demandé mercredi la levée des contraintes empêchant l'exportation du miel algérien vers les marchés internationaux, citant en ce sens l'absence d'un laboratoire d'analyses répondant aux normes mondiales.

"On adresse un appel à tous les partenaires, aussi bien privés que publics ayant des moyens, pour nous aider à mettre en place un laboratoire d'analyses répondant aux normes requises, et qui va nous permettre d'exporter notre miel à l'étranger", a déclaré Mohamed Lakhal président de la FNAP.

"Nous avons des miels d'excellente qualité, c'est à nous de savoir les placer en respectant les normes internationales", a-t-il ajouté lors d'une journée d'étude sur l'apiculture en Algérie, "défis et perspectives d'exportation", organisée par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX).

Le développement qu'a connu la filière ces dernières années suite au soutien des pouvoirs publics a engendré une hausse de la production et une diversification des produits de la ruche. Les apiculteurs, sillonnant tout le territoire national, et font jusqu'à huit transhumances par an.

Mais cette activité souffre du manque d'organisation et fait face à la spéculation au niveau des prix du miel sur le marché national, qui est "inondé par les produits importés", selon les producteurs.

Ces contraintes disparaîtront si le problème de laboratoire est réglé, estime le président de la coopérative apicole de la wilaya d'Alger Haouas Saghour.

"L'exportation nous permettra d'écouler la production excédentaire durant les bonnes campagnes", a-t-il expliqué.

"Dans une bonne saison, on arrive à récolter entre 55 et 60.000 tonnes. Il faudrait qu'on trouve un débouché pour commercialiser ce miel", soutien M. Lakhal.

Le seul laboratoire qui existe est celui de l'Institut technique des élevages (Itelv), mais ne traite pas tous les paramètres du miel.

En attendant la création de ce laboratoire, les apiculteurs tentent de trouver d'autres niches d'exportation vers le Moyen-Orient où sont exportées actuellement une soixantaine de tonnes.

La Fédération des apiculteurs est en contact avec l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) pour constituer un consortium d'exportateurs de miel, a indiqué Mokrane Nouad, expert agroalimentaire auprès de cette organisation.

"Etant donné que la filière apicole veut affronter le marché international, il y a possibilité de monter un consortium d'exportation du miel d'Algérie sous l'égide de l'ONUDI", a souligné M. Nouad.

Ce consortium va aider à structurer la filière et à mettre à niveau les opérateurs afin qu'ils puissent accéder aux marchés internationaux notamment européens.

La production nationale du miel a atteint environ 30.000 tonnes en 2014, selon M. Lakhal qui prévoit une récolte prometteuse cette année à la faveur de conditions climatiques favorables.

La filière apicole, qui compte actuellement 1,4 million de ruche, prévoit d'atteindre une production de 100.000 tonnes en 2020 avec la mise en œuvre du programme d'installation d'un million de ruches supplémentaires.

Ce programme permettra la création de 200.000 emplois, soit le double des emplois générés actuellement, d'après M. Lakhal.

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