Tuberculose en Algérie : plus de 22.000 cas en 2014, extra pulmonaires pour la plupart

Plus de 22.000 cas de tuberculose, dont la plupart extra pulmonaires, ont été déclarés en Algérie en 2014, ont annoncé mardi à Alger, des représentants du ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière.

  Sur les 22.153 cas de tuberculose diagnostiqués en 2014, 8.445 seulement sont pulmonaires contagieux, les 13.708 cas restants, soit 61,9 %, sont extra pulmonaires, a indiqué le chargé du programme national de lutte contre la tuberculose, Sofiane Alihalassa, lors d’une rencontre organisée à l’institut national de la santé publique (INSP).

Il a relevé que si l’incidence de la tuberculose pulmonaire contagieuse a baissé de 10 cas sur 100.000 habitants depuis 2001, celle de la tuberculose extra pulmonaire a par contre, enregistré une "progression" et a atteint un niveau relativement "élevé".

  En 2001, l’incidence pour 100.000 habitants était de 26,2 cas pour la tuberculose pulmonaire, en 2014, elle était de 17, 5. Pour la forme extra pulmonaire, l’incidence pour 100.000 habitants était de 26,9 en 2001, en 2014 elle a atteint 35,4%.

Au total, l’incidence en 2014 était de 57,2 pour toutes formes confondues de tuberculose, en 2001, le chiffre était de 60,1 par 100.000 habitants. La baisse presque insignifiante est due à la "persistance d’un niveau relativement élevé" de cas de tuberculose extra pulmonaire.

Avec ces chiffres, l’Algérie se place en incidence "moyenne" sur le plan mondial quant à la propagation de cette infection, a fait remarqué M. Alihalassa.

Pour sa part, le directeur général de la prévention au ministère de la santé, Smail Mesbah, a confirmé que même si l’Algérie a réussi à inverser la tendance de la tuberculose pulmonaire vers la baisse, la tuberculose extra pulmonaire est aujourd’hui "un défis criard" à relever. 

Pour le DG, l’"essentiel" est d’avoir réussi à maîtriser la tuberculose contagieuse pulmonaire, puisque l’augmentation des cas de la tuberculose extra pulmonaire est enregistrée dans tous les pays qui ont réussi à vaincre la forme pulmonaire.

"Nous pouvons dire avec fierté que les résultats de la stratégie algérienne de lutte contre cette maladie sont satisfaisants", a soutenu M. Mesbah qui a rappelé que Le programme millénaire de développement (PMD) pour la lutte contre la tuberculose (2006-2015) considère la lutte contre la tuberculose comme "indicateur" du développement de tout pays.

Il a conclu que cette infection 3demeure un défis mondial, par sa morbidité, sa mortalité, et le développement des souches responsables".

 La localisation la plus fréquente de la tuberculose extra pulmonaire est ganglionnaire et est favorisée par la promiscuité et le déficit immunitaire, ont relevé des spécialistes lors du débat sur le sujet.  

La tuberculose ganglionnaire cervicale atteint plus fréquemment les femmes, contrairement à la pulmonaire qui atteint les hommes en plus grand nombre.

  L’infection touche majoritairement l’adulte jeune, c’est à dire la tranche d’âge entre 20 et 40 ans, est-il relevé.

A la fin de la rencontre qui a été organisée à l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre la tuberculose, les spécialistes ont recommandé de consolider les résultats de la lutte contre la tuberculose pulmonaire et de faire en sorte de renforcer la lutte contre son autre forme. 

Cette lutte doit être "une priorité absolue" puisqu’il s’agit aujourd’hui de "passer à la vitesse supérieure et d’améliorer le diagnostic de la tuberculose extra pulmonaire et diminuer le réservoir des bacilles", ont-ils recommandé.

  Le plus important pour l’Algérie aujourd’hui est d’améliorer la qualité du diagnostic de la tuberculose extra pulmonaire, d’améliorer la coopération entre spécialistes de différentes disciplines et d’être vigilants quant aux arguments diagnostiques, selon ces médecins spécialistes.   

Pour être performant, le programme de lutte contre la tuberculose ne doit pas enregistrer un taux de décès dépassant 3% des malades atteints, selon le pneumologue Noureddine Zidouni.

Outre les représentants du ministère, des médecins spécialistes et généralistes ainsi qu’un représentant de l’OMS, ont pris part à la rencontre.

       

 

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