Mohamed-Lakhdar Badredine à la Radio : la limitation de nos importations passe par la préférence du produit national

Il n'a pas mâché ses mots dès que l'occasion lui a été donnée. Il n'est pas nécessaire d'être un économiste pour le savoir, a-t-il fulminé. Pour limiter nos importations, il faut interdire l'importation des produits fabriqués localement. Ce sont là les propos, ce matiin sur les ondes de la radio chaine 3, de Mohamed Lakhdar Badreddine, membre du Conseil exécutif et conseiller à l’économie de UGTA (Union générale des travailleurs Algériens). 

Il ne s'agit, en effet, pas moins d'une aberration lorsqu'on sait qu'on importe non seulement de la tomate et des oignons, mais également des cure-dents ! s'insurge à juste titre L’Invité de la rédaction

Ceci, estime-t-il, est vital pour protéger l’économie nationale, « la croissance ne pouvant en aucun cas, dans l’étape actuelle, être assurée par une totale liberté du marché ».

Pour M. Lakhdar Badreddine, l’Algérie se doit de mettre un frein aux « importations à outrance », en les régulant et en encourageant la consommation de produits de même nature fabriqués dans le pays.

A cet effet, il déclare ne pas comprendre que « nous importons des lampes électriques, alors que nous disposons d’une usine pouvant les produire, pour autant qu’elle dispose des matières premières nécessaires » et des radiateurs à gaz « alors que nous disposons d'une usine qui les fabrique déjà chez nous ! »

Le représentant de l’UGTA assume : « Dans certains cas, dit-il, nous devons interdire l’importation de produits pouvant concurrencer les nôtres. Les USA ont bien une loi interdisant l’introduction de produits concurrents à leur économie, pourquoi pas nous ? »

Il estime que l’industrie Algérienne est à même, dans certains secteurs d’activités, de se développer, « pour autant, ajoute-t-il, qu’elle n’a pas à subir les effets d’une concurrence déloyale ». A titre d’exemple, il cité les cas de nombre d’entreprises publiques et privés produisant des tracteurs, des moissonneuses-batteuses, des camions et autobus, et une très large gamme d’équipement électroménagers.

Ne mâchant pas ses mots, M. Badreddine affiche son hostilité à la privatisation d’entreprises du secteur public : « qu’avons-nous gagné en privatisant l’usine sidérurgique d’El Hadjar, l’ENAD, l’entreprise de gaz industriels ». « Je suis contre la privatisation, poursuit-il, parce qu’elle ne favorise ni la production, ni la croissance de l’emploi et que de plus, elle encourage l’exportation de devises ». 

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