Affaire de l'autoroute est-ouest : audition des accusés Addou et des représentants des sociétés Coba et Isolux Corsan

Le procès de l'affaire de l'autoroute est-ouest dans laquelle sont impliquées 16 personnes et sept entreprises étrangères s'est poursuivi mercredi devant le tribunal criminel d'Alger pour la 4e journée consécutive par l'audition des accusés Addou et des représentants des sociétés "Isolux Corsan" (Espagne) et "Coba" (Portugal).

Après l'audition du principal accusé, Chani Medjdoub, et trois autres co-accusés dont l'ex-SG du ministère des travaux publics, le président du tribunal a appelé à la barre Addou Taj Eddine, accusé, selon l'arrêt de renvoi,  d'organisation d'une association de malfaiteurs, trafic d'influence, corruption et blanchiment d'argent. 

  Homme d'affaires activant dans plusieurs domaines dont la promotion immobilière, l'accusé a notamment parlé des circonstances qui l'ont conduit à connaître Amar Ghoul, actuel ministre des Transports et à l'époque des faits de cette affaire ministre des Travaux publics.

  Il a ajouté qu'il n'a jamais fait valoir cette relation pour obtenir un quelconque projet du secteur de la pêche lorsque M. Ghoul était à sa tête entre 1999 et 2002.

Il a également récusé en bloc les accusations portées contre lui y compris celles contenues dans les procès-verbaux de la police judiciaire car elles ont été obtenues, selon lui, ''sous la pression'', reconnaissant par contre avoir obtenu de illicitement la carte de membre à l'APN afin de pouvoir se déplacer facilement à l'aéroport international d'Alger.

Les pots-de-vin qu'il percevait de la part de la société portugaise Coba accusée dans l'affaire étaient des avances versées par l'entreprise dans le cadre du contrat liant les deux entreprises, a-t-il expliqué niant toute relation avec le principal accusé dans l'affaire, Chani Medjdoub qu'il a connu en prison à l'instar de l'accusé Ouezane Mohamed.

Le représentant juridique de l'entreprise Coba qui a été auditionné à ce propos a nié que cette dernière ait versé des pots-de-vin pour l'obtention de projets relatifs au secteur des travaux publics.

Il a également récusé avoir un quelconque lien avec Taj Eddine concernant l'obtention d'informations sur les grands marchés des projets du secteur en Algérie. 

  A une question du procureur général concernant le versement de commissions à la société Mirland (Panama) et représenté en Algérie par l'accusé Addou Taj Eddine en dépit de l'existence d'une seule signature dans le contrat qui les lie, le représentant de la société portugaise a indiqué que le versement était de "bonne intention" et en vue d'accélérer le rythme de travail entre les deux parties.

   Il a également récusé toute implication de Coba dans une quelconque opération de corruption.

Accusé selon l'arrêt de renvoi "d'organisation d'une association de malfaiteurs, trafic d'influence, corruption et blanchiment d'argent", le neveu de Addou Taj Eddine, l'accusé Addou Sid Ahmed a récusé les chefs d'inculpation retenus contre lui affirmant détenir une entreprise de services qui accompagne les sociétés qui obtiennent des marchés pour la réalisation de grands projets.

  Il a indiqué que sa relation avec l'entreprise Isolux Corsan a débuté avec l'obtention de cette dernière du marché de réalisation du tramway d'Oran et "pas avant".

Le représentant de l'entreprise espagnole a confirmé ces déclarations niant tout lien avec Addou Sid Ahmed.

L'affaire a éclaté en 2009, et plusieurs ex-hauts responsables dont des ministres, avaient été cités dans l'arrêt de renvoi de 250 pages lors du début dimanche du procès.

Ce procès a été reporté à deux reprises au cours de la session criminelle 2014 du tribunal criminel d'Alger

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