Chypre : nouvelles mesures en vue de la réunification

Les dirigeants chypriotes grecs et turcs ont décidé jeudi d'ouvrir de nouveaux passages entre le nord et le sud de l'île méditerranéenne divisée, et de relier les réseaux électriques et téléphoniques, dans le cadre des efforts de réunification.

Ces mesures concrètes, d'une portée inédite depuis plusieurs années, sont des avancées dans des domaines considérés comme peu sensibles qui visent avant tout à renforcer la confiance entre les communautés et entretenir un climat de réconciliation.

Elles ont été annoncées à l'issue de la deuxième rencontre entre les dirigeants -- le chypriote grec Nicos Anastasiades, et le chypriote turc Mustafa Akinci, nouvellement élu -- sous l'égide de l'ONU depuis la reprise des pourparlers le 15 mai.

"MM. Akinci et Anastasiades ont souligné une nouvelle fois leur volonté et détermination commune à trouver une solution exhaustive", a indiqué l'envoyé spécial de l'ONU, Espen Barth Eide, qui parraine les discussions.

Les deux dirigeants se sont mis d'accord pour préparer l'ouverture de nouveaux points de passage, notamment à Lefke (ouest) et Deryneia (est) qui s'ajouteraient aux sept points de passage existants. Les premiers avaient été crées en 2003 pour permettre le transit de personnes et marchandises, et plusieurs autres ont été ouverts au compte-goutte depuis, le dernier en date il y a cinq ans.

Les deux parties veulent faciliter les appels téléphoniques entre les deux zones qui sont actuellement soit impossibles, en raison du blocage des réseaux, soit onéreux car considérés comme internationaux.

La rencontre des dirigeants jeudi, dans les locaux de l'ONU sur l'ancien aéroport de Nicosie, "a permis de prendre de nouvelles mesures visant à réaliser leur objectif commun, un pays unifié et fédéral", a précisé M. Eide.

Ils ont lancé pour la première fois un appel commun à témoigner à tous ceux qui pourraient avoir des informations sur le sort des personnes disparues depuis les heurts inter-communautaires de 1964 et l'invasion turque de 1974.

L'île est coupée en deux depuis cette date.

Peu de progrès ont été enregistrés depuis le rejet en 2004 par les Chypriotes grecs d'un référendum sur le plan de réunification Annan. Les pourparlers achoppent notamment sur les propriétés spoliées et les dizaines de milliers de soldats turcs déployés dans le nord de l'île par Ankara, seule capitale à reconnaître la République turque de Chypre nord (RTCN).

M. Akinci, élu fin avril, et M. Anastasiades se retrouveront à nouveau le 17 juin.

APS

Monde, Europe