Signature de l'accord de paix au Mali par la CMA : tournant décisif pour l'amorce d'une paix durable et définitive

Après plus de trois années de turbulence et d'instabilité, une fenêtre d'espoir vient de s'ouvrir au Mali avec la signature de l'accord de paix et de la réconciliation au Mali, issu du processus de paix d'Alger, par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA).

Cet heureux épilogue d'une crise complexe a été rendu possible, pour sceller la paix, la réconciliation et la fraternité entre tous les Maliens qui se sont entredéchirés, grâce à l'abnégation d'une médiation internationale, dont l'Algérie est le chef de file et la bonne volonté de toutes les parties maliennes, lassées par des crises à répétition.

Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a qualifié  d'"historique" la signature de l'accord par la CMA, qui marque "la réconciliation entre les frères Maliens".

Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, qui a conduit les négociations, a affirmé quant à lui, qu'il s'agissait d'un "jour historique et d'un nouveau tournant dans l'histoire du Mali", saluant "un nouveau départ, une nouvelle opportunité et une nouvelle destinée pour cette grande nation malienne". 

De son côté, le représentant de la CMA, Mamadou Djeri Maïga, a déclaré qu'"une paix ne se gagne jamais sur la base d'une simple signature", affirmant que la coordination "s'engage à s'appliquer pour l'instauration d'une paix durable et définitive au Mali".

En effet, ce pays en proie à l’instabilité depuis plus de trois ans, va pouvoir tourner une des pages des plus sombres de son histoire en réconciliant tous ses enfants, avec un objectif commun: la refondation des fondements du pays pour retrouver la place qui lui sied dans le concert des nations.

Pour faire face à cette terrible crise, qui menaçait les fondements même de son Etat, le président malien, avait demandé, en janvier 2014, au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'aide de l'Algérie pour un dénouement heureux de la crise malienne.

L'Algérie avait engagé, à cet effet, des rounds de pourparlers exploratoires pour rapprocher les positions des mouvements du nord Mali, des étapes particulièrement importantes pour réunir les conditions de succès du dialogue inter-malien inclusif envisagé.

Le leadership et la conduite magistrale du dossier par l'Algérie, tout au long de négociations laborieuses, a été mis en exergue et salué par le gouvernement malien, les groupes politico-militaires du Nord Mali, des pays voisins ainsi des puissances occidentales, qui suivaient de très près la crise malienne.

Confiance sans cesse renouvelée à l'Algérie

Engagement sans faille, "la précieuse" contribution algérienne, gestion "fabuleuse" et avec "beaucoup d’intelligence",  étaient les maitres-mots qui revenaient dans les déclarations des parties maliennes ainsi que de toutes les parties prenantes à ce dialogue pour qualifier l'apport de l'Algérie pour résoudre la crise au Mali.

Signe de cette confiance, sans cesse renouvelée, le Comité international de suivi de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, a été installé samedi à Bamako et sera présidé par l'Algérie.

"Cet accord est le fruit d'un effort collectif", mené par l'Algérie en tant que chef de file de la médiation internationale, a martelé le président malien, saluant le président Bouteflika pour son soutien "inestimable" au processus de paix et de réconciliation au Mali et son attachement "indéfectible" à l'unité et à l'intégrité territoriale du Mali.

Le ministre malien des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a affirmé pour sa part, que la cérémonie de signature de l'accord, était le fruit d'un long processus mené avec brio par la médiation internationale dirigée par l'Algérie.          

Il a salué l'engagement personnel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour son "soutien indéfectible" au Mali, exprimant la satisfaction de son pays pour les étapes franchies  pour rapprocher les parties maliennes.

La CMA a signé samedi à Bamako l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger.

Cet Accord avait déjà été signé le 15 mai dernier par le gouvernement malien, les mouvements politico-militaires du nord du Mali engagés au sein de la "Plateforme d'Alger" et par l'équipe de la médiation internationale, conduite par l'Algérie.

Deux composantes sur cinq que compte la CMA, à savoir la CPA (Coordination pour le peuple de l'Azawad) et la CM-FPR2 (Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance), avaient également signé cet accord.

Un relevé des conclusions des négociations autour de l’application de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali et un document contenant des arrangements sécuritaires au Nord du Mali ont été signés le 5 juin dernier à Alger par les parties prenantes au dialogue malien.

Les mouvements politico-militaires du nord du Mali ont décidé jeudi dernier de se retirer de la localité de Ménaka, dans la région de Gao, conformément à l'Arrangement sécuritaire pour une cessation des hostilités, signé à Alger

L'accord de paix et de réconciliation au Mali signé samedi à Bamako par toutes les parties maliennes a été obtenu après cinq rounds de dialogue, engagé en juillet 2014 sous la conduite de la médiation internationale, dont l'Algérie est le chef de file.

aps

 

Afrique, Mali