Installation du Comité national sur les changements climatiques

Le Comité national chargé du suivi des stratégies de lutte contre les changements climatiques et ses effets sur le développement en Algérie, Comité national Climat, a été installé mardi à Alger.

Présidé par le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelouahab Nouri, ce comité est composé des représentants des ministères, respectivement, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et des Collectivités locales, de l'Energie, de l'Industrie et des Mines, de l'Agriculture et du Développement rural, de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ainsi que du représentant du Conseil national économique et social (Cnes).

L'objectif de ce comité est d'assurer la coordination, le suivi et l'évaluation des politiques, programmes et des plans d'actions nationaux concernant les changements climatiques, a-t-on expliqué lors de la cérémonie d'installation.

Il aura également à proposer toute mesure qu'il jugera nécessaire pour assurer la mise en œuvre  des engagements contractés par l'Algérie au titre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ou des décisions prises par le gouvernement sur ces questions.

Instaurée sur décision du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de la réunion spéciale du Conseil interministériel, tenue le 7 juillet en cours et dédiée aux changements climatiques, cette nouvelle structure sera aussi le cadre approprié de validation des documents qui seront soumis par l'Algérie aux institutions internationales.

Elle sera chargée, ainsi, de la préparation de la participation algérienne à la 21ème  Conférence des parties de la CCNUCC (COP 21), qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris, à travers notamment, l'élaboration de la contribution de l'Algérie à cette conférence mondiale.

Ce document fera l'objet d'une communication qui sera présentée au Conseil du gouvernement pour adoption.

Lors de la cérémonie d'installation du comité, M. Nouri a estimé que les changements climatiques étaient "une question éminemment intersectorielle qui exige la plus grande coordination entre les secteurs".

Selon lui, des expériences récentes ont démontré qu'aucun secteur, quel qu'il soit et quelles que soient ses ressources, ne peut prendre en charge seul cette problématique, ajoutant que la synergie des efforts et des moyens est impérative pour faire face efficacement aux changements climatiques.

Cette coordination doit se manifester, a-t-il poursuivi, dans la planification, la mobilisation financière et dans la mise en œuvre  opérationnelle des actions visant à lutter contre ce phénomène.

"Ce qui permettra de prendre les mesures d'adaptation les plus pertinentes, en considérant nos ressources financières limitées dans une conjoncture de plus en plus difficile", a souligné le ministre.

Il est nécessaire, par ailleurs, que l'intégration de la dimension environnementale et climatique dans les processus de planification des différents secteurs soit "systématisée" compte tenu de leurs effets sur l'économie nationale, a-t-il ajouté.

"Nous devrons non seulement nous préparer à faire face aux effets des changements climatiques sur nos écosystèmes, mais aussi apprécier à leur juste valeur, et dès maintenant, les implications économiques, financières et sociales d'un nouveau régime climatique contraignant" lors de la conférence internationale COP 21 de Paris, a-t-il avisé.

Pour M. Nouri, la marge de manœuvre de l'Algérie est "faible" et ses vulnérabilités exigent une approche "pragmatique".

"Nous n'avons pas de doute que les effets des changements climatiques vont inévitablement s'aggraver si ce phénomène n'est pas pris en charge avec la détermination, la rigueur et la célérité qui sied à un sujet aussi sensible", a-t-il soutenu.

"Le doute n'est plus permis et c'est l'intégrité de la planète qui est en jeu", a affirmé M. Nouri ajoutant que l'Algérie aura à conjuguer les efforts de lutte contre les changements climatiques avec la communauté internationale pour préserver son droit légitime au développement et les intérêts des générations futures. 

C'est dans ce sens que le ministère des Ressources en eau et de l'environnement organisera, mardi prochain, une rencontre nationale de concertation et de dialogue avec les parties prenantes sur la contribution de l'Algérie à la COP21.

Cette concertation sera engagée avec les représentants institutionnels, les acteurs économiques, les représentants des associations socioprofessionnelles et ceux de la société civile, les experts et universitaires ainsi que les  médias.  

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