Conférence sur l'école algérienne : Sellal appelle à une évaluation d’étape objective et de prospective du système éducatif

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a appelé samedi à Alger, à procéder à une "évaluation d’étape objective et de prospective" du système éducatif national avec l’objectif d’améliorer davantage l’école algérienne.

"L’objectif de cette Conférence n’est pas d’aboutir à une nouvelle réforme, mais de procéder à une évaluation d’étape objective du système éducatif et de prospective dans la mesure où le processus des réformes déjà entamé se poursuit", a indiqué M. Sellal à la Conférence nationale d’évaluation de la réforme de l’école.

Pour le Premier ministre, l’école algérienne a enregistré plusieurs acquis "remarquables" qu’il faut préserver et fructifier avec près de 9 millions d’élèves, 450.000 enseignants et 26.000 établissements scolaires dans les trois paliers, ajoutant dans le même sens que l’université compte 1,5 million d’étudiants, un chiffre qualifié de "considérable".

        L’Etat poursuivra ses efforts malgré le recul des recettes financières

A ce propos, M. Sellal a rassuré que l’Etat poursuivra ses efforts, conformément aux instructions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en vue de doter l’école algérienne de tous les moyens, malgré le recul des capacités financières induites par la chute des prix du pétrole. 

"Le meilleur investissement consiste en les ressources humaines à même d’arrimer le pays vers le savoir et une économie forte dans un contexte international concurrentiel où le capital humain est essentiel pour un développement durable et intégré", a affirmé M. Sellal.

Selon le Premier ministre, le secteur de l’Education nationale est le "le premier poste de dépense dans le budget de l’Etat, avec plus de 12%", précisant que pour la période 2010-2014, l’Algérie a consacré à ce secteur plus de 45 milliards de dollars. 

En plus de bâtir et de former des compétences, l’école algérienne doit inculquer chez les enfants la culture de la "critique objective et positive" ainsi que "le sens de citoyenneté", a ajouté M. Sellal.

"La mission de l’école c’est d’apprendre à savoir développer un esprit critique et apprendre aussi à faire en acquérant les compétences et les conditions de la réussite professionnelle", a encore asséné le Premier ministre qui s’adressait aux quelque 800 participants à cette conférence. 

Il a estimé à cet effet qu’il était "important de rechercher la cohérence de l’architecture du système national d’éducation, en adéquation avec les besoins de développement du pays".

Pour lui, il est "important d’améliorer qualitativement l’encadrement managérial et pédagogique" car, a-t-il expliqué, "toute carence dans ce domaine hypothèquerait les chances de réussite du processus de réforme". 

      Encourager la filière des mathématiques et généraliser les TIC 

Enchaînant sur l’enseignement des sciences et de la technologie, M.Sellal a souligné qu’il était "vital de favoriser l’enseignement et l’acquisition de connaissances et de compétences dans ce créneau" des sciences et technologies.

Il a relevé aussi que le taux d’enseignement dans la filière des mathématiques est actuellement de 10%, indiquant que l’objectif c’est d’atteindre 15%, l’année prochaine. 

Dans le même sillage, il a appelé à généraliser les nouvelles Technologies de l’information et de la communication (TIC) à l’ensemble des établissements scolaires au niveau national, mettant ainsi l’accent sur la mise en place de manière progressive d’établissements intelligents dotés de tous les équipements modernes. 

M. Sellal a mis l’accent aussi sur l’éducation et les loisirs, soulignant la nécessité de redonner toute son importance à l’enseignement de matières de l’éducation physique et sportive, la musique et le dessin notamment. 

A cet effet, il a rappelé que plusieurs champions dans divers disciplines sportives étaient issus du sport scolaire ou universitaire, d’où la nécessité de réhabiliter cette pratique, a-t-il préconisé. 

        Réguler et organiser l’école privée

Evoquant l’enseignement dans établissements relevant du secteur privé, il a indiqué que ces derniers doivent respecter trois principes, à savoir le partenariat, la responsabilité et la confiance.

"Nous ne sommes pas contre l’école privée, laquelle doit être un partenaire de l’école publique", a affirmé M. Sellal s’opposant cependant à toute forme de "dérapage et de décadence". 

Dans le même contexte, il a évoqué les cours de soutien dispensés aux élèves par des particuliers et des écoles privées, souvent dans des "endroits indécents", soulignant la "nécessité de réguler et d’organiser cette activité".

"L’enseignement privé s’est développé ces dernières années et il nous appartient de mieux l’encadrer et de l’intégrer au système national d’éducation dans une vision de responsabilité, de partenariat et de confiance", a-t-il dit.

Le Premier ministre a en outre proposé de réviser la période et la durée des examens, citant l’exemple de l’examen du baccalauréat qui s’étale sur une "longue période de cinq jours". 

Au sujet de la violence dans les établissements scolaires, il a appelé les participants à cette conférence à trouver des réponses et des solutions à même de juguler ce phénomène, soulignant que l’Etat les accompagnera dans ce sens.   

"Nous devons apporter des réponses aux préoccupations des pères et des mères de famille concernant des dossiers comme le phénomène des cours particuliers ou la violence en milieu scolaire, laquelle entrave l’acquisition de la connaissance".

En outre, M. Sellal a affirmé qu’"il est nécessaire de moraliser les actes d’enseignement et d’évaluation", soulignant que "le savoir ne peut s’accommoder des pratiques de triches, de plagiat et de marchandisation".  

Il a ainsi précisé que les élèves ne pouvant pas aller à l’université, ont la possibilité d’être dirigés vers le secteur de la formation professionnelle, préconisant de ce fait d’entamer une réflexion dans l’optique d’instaurer un bac professionnel.

Par ailleurs et au sujet de l’amélioration du service public et de l’allègement des dossiers d’état civil, M. Sellal a annoncé qu’à partir de l’année 2016, les titulaires d’un passeport biométrique, bénéficieront automatiquement d'une carte nationale biométrique sans fournir le moindre dosser administratif.

APS

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