Les forces maliennes étaient toujours dimanche à la recherche des auteurs de la prise d'otages sanglante menée il y'a deux jours dans un hôtel de Sévaré, dans le centre du Mali.
Des assaillants, non officiellement identifiés et dont le nombre total demeurait encore inconnu, avaient fait irruption vendredi vers 07H00 (locales et GMT) à l'hôtel Byblos de Sévaré, où séjournent régulièrement des expatriés.
Ils en ont été délogés plusieurs heures après par les forces maliennes, dont une unité spéciale de la gendarmerie. Au moins 12 personnes, dont cinq membres de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) ont été tuées dans l'attaque, selon un dernier bilan de sources concordantes.
L'assaut s'est soldé par la mort de cinq soldats maliens, de "cinq terroristes et deux Blancs" dont les identités et nationalités sont en cours de vérification, a précisé un responsable militaire malien.
Aucun groupe armé n'a revendiqué la responsabilité de l'attaque, néanmoins les autorités compétentes maliennes soupçonnent le Front de libération du Macina (FLM, groupe armé) allié au groupe terroriste "Ansar Dine".
"A ce stade, rien ne prouve formellement qu'il s'agit du FLM. Mais de forts soupçons pèsent sur ce groupe terroriste qui tient à faire parler de lui par tous les moyens", a déclaré une source militaire malienne.
Le Macina est une appellation traditionnelle d'une partie du centre du Mali. Apparu début 2015, le FLM, à l'origine de nombreuses attaques dans la région, est un mouvement allié à "Ansar Dine", affilié au groupe terroriste Al-Qaïda.
L'agence de presse privée mauritanienne Al-Akhbar a aussi affirmé que le FLM "pourrait être derrière l'attaque de Sévaré".
Le bilan des victimes de la prise d'otage pourrait aussi être revu à la hausse, selon un communiqué de la Minusma, qui faisait état samedi de morts supplementaires.
En effet, selon ce texte, cinq employés travaillant pour des sous-traitants de la Minusma ont été tués dans l'attaque: "Un Malien, qui était le chauffeur de la compagnie sous-traitante de la Minusma, un Népalais, un Sud-Africain et deux Ukrainiens".
Le Mali connaît une escalade de violences ces dernières semaines, deux attaques armés, les 1er et 3 août, ont causé la mort de 13 militaires maliens dans le Centre et le Nord.
D'autres violences ont également été enregistrées dans le sud du pays, notamment près des frontières ivoiriennes et burkinabè, une zone qui était jusqu'ici épargnée.
Sévaré se situe à la lisière des vastes régions dans le nord malien d'où des groupes armés ont été en grande partie chassés et dispersés par une intervention militaire internationale déclenchée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et toujours en cours.
Cependant, des zones entières échappent encore au contrôle des autorités maliennes comme à celui des forces étrangères.
