Grine dément l'existence d'un mandat d'arrêt contre l'homme d'affaires Issad Rebrab

Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a démenti mercredi à Alger, l'existence d'un mandat d'arrêt contre l'homme d'affaires, Issad Rebrab, invitant ce dernier à venir en Algérie afin d'y présenter les "preuves" de ses assertions.

"A ma connaissance, il n'existe aucune plainte et je prends pour acquis qu'il n'y a aucun mandat d'arrêt contre l'homme d'affaires Issad Rebrab. Je le tiens des plus hautes autorités du pays", a insisté le ministre lors du forum d'El Moudjahid, assurant que le "membre du gouvernement qui s'est exprimé mardi pour apporter un "démenti officiel" a eu "l'aval" du Premier ministre, Abdelmalek Sellal pour ce faire.

"Par volonté de calmer le jeu, le gouvernement ne s'était pas exprimé auparavant mais hier (mardi), il a réagi à cette affaire avec efficacité et promptitude", a poursuivi M. Grine.

Estimant que l'industriel algérien ne devait pas continuer à s'exprimer "depuis l'étranger sur cette polémique", le ministre a invité l'intéressé à se présenter en Algérie afin d'apporter les "preuves" de ses accusations. "S'il a des preuves qu'il vienne ici les montrer. C'est ici qu'il a fait sa fortune", a-t-il souligné à ce propos.

Le ministère de la Communication porte plainte contre la chaîne El Watan TV  

 Hamid Grine a décidé de porter plainte contre la chaîne "El Watan TV" pour avoir diffusé des propos d'un invité qui a "porté atteinte aux symboles de l'Etat et de la République".

"L'invité de la chaîne El Watan TV a porté atteinte aux symboles de l'Etat et de la République et, par conséquent, nous avons décidé de porter l'affaire devant la justice", a indiqué le ministre

La déclaration du ministre intervient suite à la diffusion récente par El Watan TV d'une interview de Madani Mezrag, l'ex-chef de l'Armée islamique du salut (dissoute).

Le ministre a précisé que cette chaîne de télévision, qui est de droit international et qui dispose d'un bureau à Draria (Alger) "exerce de manière informelle".

"C'est une chaîne qui travaille de manière informelle et illicite, et je pèse mes mots", a-t-il dit, s'insurgeant contre tout ce qui est "excessif, insultant et néfaste pour la presse".  

Chaînes de télévision privées : prochaine réunion pour statuer sur leur sort  

Le ministre de la Communication a annoncé que son département allait tenir prochainement une réunion pour "statuer sur le sort" des chaînes privées de télévision, dont la majorité exerce de manière "informelle". 

Interpellé sur l'activité des chaînes de télévision privées, M. Grine a affirmé que son département allait "statuer" sur le sort de ces chaînes, dont la majorité exerce sans agrément et de manière "informelle". 

  Sur un autre plan, M.Grine a fait savoir que 3700 journalistes ont déposé leurs dossiers auprès de la commission chargée de délivrer la carte du journaliste professionnel.

"Ces cartes permettront d'effectuer un recensement des journaux et autres médias qui emploient des journalistes de manière permanente ou en qualité de pigistes tout en bénéficiant de la manne financière que représente la publicité étatique", a-t-il indiqué.

  Il a ajouté à ce propos que son département "s'intéressera à la destination de l'argent de la publicité une fois l'opération de recensement des journalistes achevée".

Pour le ministre, "certains éditeurs ne s'intéressent qu'à la publicité et au gain de l'argent au lieu s'atteler à l'amélioration de la situation  socioprofessionnelle de leurs journalistes".

"Il y a une direction des médias au ministère qui suit à la trace les journaux et cela est une question de lucidité", a-t-il poursuivi, s'interrogeant comment un éditeur "sans argent et sans vision" peut-il s'aventurer à lancer un journal.

  M. Grine a, par ailleurs, annoncé la tenue, dimanche prochain, d'une réunion avec la direction de l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) au cours de laquelle sera présenté un plan de "modernisation" de l'agence qui comportera, entre autres aspects, celui des médias.        

Enchaînant sur la réorganisation du secteur, il a fait savoir qu'il se pourrait qu'il y ait création d'un ou trois groupes concernant l'édition, l'impression et la publicité, alors que les études pour la mise en place d'une société de diffusion au sud du pays sont finalisées.        

Abordant le prix du président de la République du journaliste professionnel, le ministre a fait savoir qu'il se décline en 15 catégories et qu'il sera attribué avec "rigueur" en tenant compte de la "qualité" des travaux qui seront soumis.

  Lors de la cérémonie de remise du prix des hommages seront rendus aux défunts Malik Ait Aoudia et Amina Belouizdad, respectivement journaliste et ancienne présentatrice de télévision décédés récemment, a-t-il également fait savoir.

Le nom du journaliste défunt sera d'ailleurs porté au fronton de la maison de la presse de Tizi-Ouzou, laquelle sera également inaugurée à cette occasion, a ajouté M. Grine.

  Pour ce qui est du prix du roman Assia Djebbar, qui sera décerné à l'occasion de la 20e édition du Salon international du livre d'Alger (27 octobre-7 novembre 2015), le ministre a précisé que les auteurs de l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) et l'Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG), n'ont pas le droit d'y participer, du fait que ces deux éditeurs publics assurent le financement de ce prix.

Interrogé sur les informations annonçant un éventuel remaniement ministériel, M. Grine a précisé que cela relève "exclusivement" des prérogatives du président de la République, soulignant qu'il n'avait pas de commentaire à faire à ce sujet.

A une question sur les prérogatives des autres ministres qui "n'auraient pas été consultés sur certaines décisions", il a affirmé que "cela est faux".

"Un ministre a un champ d'activités extraordinaire", a-t-il rétorqué, soulignant que lui-même "n'a jamais fait l'objet d'interférences".

 A propos de changements annoncés par certains médias à la tête  d'entreprises de la presse publique, il a indiqué que "pour l'instant il  n'y a pas de changement".