Indignation face au blocage par la France et la Jordanie d'une déclaration sur la résolution du conflit au Sahara Occidental

La déclaration qu'allait proposer la Présidence du Conseil de sécurité de l'ONU, en appui aux efforts de l'Organisation des Nations-Unies en vue d'une solution politique au conflit du Sahara occidental garantissant au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination, s'est heurtée au refus de la France et de la Jordanie, s'est indigné le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari.

"La déclaration du Conseil de sécurité demandée dimanche dernier, par le Front Polisario sur la question sahraouie s'est heurtée au refus de la France et de la Jordanie qui s'y sont opposées", a indiqué M. Boukhari, soulignant que "ces deux pays ont torpillé" cette démarche qui devait exprimer dans un document officiel le consensus qui s'est dégagé au sein du Conseil de sécurité sur la résolution du conflit au Sahara occidental occupé par le Maroc, soutenu par la France.

Le diplomate sahraoui s'exprimait mercredi après le briefing fait par l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, devant le Conseil de sécurité sur la médiation de l'Onu en vue d'un règlement juste et durable du conflit au Sahara occidental. 

La France et la Jordanie "veulent tenir le dossier sahraoui à huis clos.

Ils ne veulent ni le débat public ni aucune réaction publique de la part du Conseil de sécurité" sur cette question, a-t-il dénoncé.

Il est a rappeler que le Conseil de sécurité et en vertu de ses prérogatives, est en mesure de faire une déclaration présidentielle de soutien fort et sans équivoque au secrétaire général de l'ONU, qui avait demandé le 4 novembre dernier aux deux parties du conflit (le Maroc et le Front Polisario) d'établir des négociations directes et véritables afin de parvenir à une solution politique qui garantit au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination.           

Pour autant, le représentant du Front Polisario s'est dit "satisfait" du niveau du débat qui a suivi le briefing de l'Envoyé personnel du Secrétaire générale au Sahara occidental, Christopher Ross au Conseil.

Dans ce contexte, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a affirmé à Paris que l'Algérie et les Etats-Unis sont "déterminés" à aider Christopher Ross dans sa mission sur le dossier du Sahara occidental.

"Je crois que, la partie américaine et nous, partageons les sentiments qui ont été exprimés par Christopher Ross au Conseil de sécurité et nous sommes déterminés à l'aider à accomplir sa mission", a souligné M. Lamamra, à l'issue de son entretien avec le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, au cours duquel la question a été abordée.

Les Etats-Unis, qui assurent au mois de décembre la présidence du Conseil de sécurité de l'Onu, et l'Algérie feront "en sorte, pour les besoins du rapport du secrétaire général de l'Onu devant le Conseil de sécurité en avril prochain, où se posera la question du renouvellement du mandat de la Minurso, pour qu'il y aient des évolutions et avancées significatives sur le terrain dans le sens de l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple du Sahara occidental".

Le ministre a indiqué que le Conseil de sécurité, sous la présidence américaine, a tenu mardi à New York une séance de consultation durant laquelle l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu, l'ambassadeur américain Christopher Ross, a présenté un rapport sur ses activités et sa dernière tournée dans la région. 

Au cours de cette séance de consultation, Ross a réitéré la position du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, pour une "solution politique garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination".         

Il a annoncé que M. Ban effectuera une visite dans la région dès janvier prochain.

La plus ancienne colonie en Afrique, le Sahara occidental a été déclaré en 1964 par l'Onu territoire non-autonome. Il a été occupé de force par le Maroc en 1975.

Plusieurs rounds de négociations entre les parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, ont été organisés sous l'égide de l'Onu, mais ils buttaient sur la position de blocage de la partie marocaine en ce qui concerne l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui.

APS

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