Le film documentaire « Fi rassi rond-point » (Dans ma tête un rond-point), du réalisateur Hassen Ferhani, à travers lequel le public est incité à faire une immersion dans l’univers des abattoirs d’Alger, projeté, mardi soir, a été ovationné par les cinéphiles très nombreux à cette première projection.
D'une durée de 100 mn, premier documentaire du réalisateur, a été projeté en compétition du 6ème Festival national du cinéma d’Alger (Fica) qui se déroule depuis samedi dans la capitale.
Faire découvrir au public ces lieux chargés d’histoire, situés au cœur de la capitale mais méconnus de ses habitants, était le premier défi que s’était lancé le réalisateur démontrant que ces lieux de mort et de dur labeur sont aussi des lieux de vie.
Le film donne à voir des abattoirs où les personnes qui y travaillent sont présentés dans des situations souvent burlesques comme celles de regarder un match de football en pleine salle d’abattage, au milieu des carcasses encore fumante, de jouer aux dominos debout sur le plateau des balances ou de goûter à un moment de répit pour fumer une cigarette en plein milieu de mares de sang.
A travers les recits de certains ouvriers, le réalisateur transforme des lieux morbides, de mort et de dur labeur en un espace empreint parfois de poésie, d’amour et de chaleur humaine.
Les prises de vue du film renseignent également sur la structure des abattoirs et de leur valeur architecturale que beaucoup d’acteurs culturels Algériens auraient souhaité classer au patrimoine national.
« Fi rassi rond-point » a été primé dans des festivals du cinéma à Marseille, Amsterdam et Turin avant d'être récemment récompensé par deux Tanit d'Or aux 26ème Journées cinématographiques de Carthage.