Espagne : les élections législatives sont le grand saut vers l'inconnu

Les Espagnols ont commencé à voter, dimanche, pour des élections législatives marquées par l'érosion de la droite au pouvoir et l'arrivée de nouveaux partis, à l’exemple de Ciudadanos et Podemos, réclamant davantage de démocratie.

Au lendemain du scrutin, les formations, le Part populaire, au pouvoir, et le Parti socialiste, sont susceptibles de faire les frais des appels de régénération démocratique, de transparence et d'honnêteté, après des années de crise et de scandales de corruption. 

« Les Espagnols définissent aujourd'hui à quoi ressemble la nouvelle ère politique », titre El Pais (centre gauche), le quotidien le plus lu du pays. El Mundo, en pages intérieures, souligne quant à lui, la présence sans précédent, depuis 1977, de quatre partis pouvant obtenir plus de 15% des voix. 

Selon les sondages, le Parti populaire (PP, droite) du chef de gouvernement sortant, Mariano Rajoy, largement majoritaire en 2011 avec 45% des voix, n’obtiendrait que quelques points d'avance sur les trois autres, donnant au  vainqueur du scrutin quelques difficultés à former un gouvernement. 

Talonné par Podemos et Ciudadanos, qui ont émergé lors des régionales et municipales de mai dernier, et loin derrière le PP, le Parti socialiste (PSOE) n'est pas sûr, quant à lui, de garder sa deuxième place, peinant à dépasser les 20%.  

L'explosion de la bulle immobilière, les politiques d'austérité, un chômage qui s'envolait (jusqu'à 27% début 2013), des scandales de corruption touchant l'ensemble de l'establishment, ont représenté un cocktail explosif.

« No nos representan ». « Ils ne nous représentent pas », ont crié dans la rue les manifestants indignés par leur classe politique, dès 2011, risquant, aujourd’hui, de traduite leur colère par leur vote. .  

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