Slimane Hachi : la Casbah d'Alger est dans l'attente d’un « vrai plan de sauvegarde » piloté par des institutions « pérennes »

Slimane Hachi, directeur du Centre national de recherche anthropologique et historique

La sauvegarde et la promotion des patrimoines matériel et immatériel de l’Algérie, dont un certain nombre a déjà fait l’objet d’un classement par l’UNESCO, ont figuré, mercredi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne.

L’invité, M. Slimane Hachi, directeur du Centre national de recherche anthropologique et historique, y est notamment venu annoncer que cette organisation relevant de l’ONU, vient de classer le S’Bouh du Gourrara au patrimoine immatériel de l’humanité.

De cette manifestation, coïncidant avec la célébration du Mawled Ennabaoui, il explique qu’y affluent, chaque année, des dizaines de milliers de personnes, parmi lesquels des membres de tribus Sahariennes, venus s’y rencontrer, résoudre des conflits et resserrer leurs liens sociaux dans une atmosphère de liesse et de longues récitations des textes du Livre sacré.

Pour ce qui concerne en particulier le patrimoine matériel, M. Hachi rappelle que l’UNESCO a déjà eu à classer comme patrimoine de l’humanité, les sites antiques de Tipaza, Djemila et Timgad, celui de la Kalaa des Beni Hamad à Béjaïa, la Vallée du M’Zab, les peintures et gravures  rupestres du Tassili et du Hoggar ainsi que la vieille cité de la Casbah.

Indépendamment du S’bouh du Gourrara, il signale que cette organisation a, en outre, retenu six autres dossiers au sein desquels figurent ceux les Ahlllil de la même région, l’Imzad de Djanet ou bien encore le costume nuptial de Tlemcen.

Il annonce, d'autre part, que le centre qu’il dirige a également proposé au classement de l’UNESCO « une demi douzaine » de dossiers relatifs à des patrimoines matériels et immatériels localisés dans la vaste région de l’Atlas Saharien.  

Il tient à souligner que la classification d’un patrimoine classé par cette dernière implique de la part du pays concerné, sa pleine responsabilité à le respecter et à assurer sa protection et sa promotion, « afin de ne pas risquer de le perdre ».

A propos du site de la Casbah, classé il y a plusieurs années au patrimoine de l’UNESCO, et évoquant des interventions « compliquées, nécessitant l’implication d’un grand nombre d’acteurs », M. Hachi considère que celui-ci attend, toujours, de faire l’objet d’un « vrai plan de sauvegarde » piloté par des institutions « pérennes ».

 

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