Révision Constitutionnelle : premières réactions de TAJ, du FJD, de l'ANR, du PT, d’El Islah et de l’Association des Oulémas

Les partis TAJ, FJD, ANR, PT, du mouvement El Islah et l’Association des Oulémas musulmans algériens se sont exprimés sur la teneur du contenu du projet de révision de la Constitution contenant les dispositions qui découlent des consultations avec la classe politique sur les réformes politiques engagées par le Président de la république.   

 

TAJ se félicite et considère que les propositions sont globales 

Le président du parti Tajamoue Amal el-Djazair (TAJ), Amar Ghoul, s'est "félicité" samedi à Alger des "propositions importantes et globales" contenues dans l'avant-projet de révision constitutionnelle, estimant qu'elles "préparent l'avenir du pays dans un cadre consensuel".

Il a affirmé dans le même temps que de nombreux articles du projet de révision constitutionnelle sont à même de "consolider l'avenir à travers des lois organiques et organisationnelles", soulignant que ce document "n'est pas conjoncturel car il apporte une solution aux problématiques posées et prépare l'avenir dans un cadre consensuel".

Le président de TAJ a qualifié, par ailleurs, la consécration de Tamazight langue nationale et officielle dans l'avant projet de révision constitutionnelle de "très importante" insistant dans ce sens sur la "nécessité de développer cette langue à travers la mise en place des moyens et des mécanismes de sa promotion".

Concernant l'article 51 de l'avant-projet, qui exige "la nationalité algérienne exclusive pour l'accès aux hautes responsabilités de l'Etat et aux fonctions politques", M. Ghoul a appelé à approfondir le débat autour des détails.

         Le FJD propose l’écriture de Tamazight en lettres arabes

Le président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, a proposé samedi à Annaba d’utiliser les lettres arabes dans la transciption de la langue amazighe retenue dans l’avant-projet de révision de la Constitution comme langue officielle.

Présidant l’ouverture d’un stage de formation des cadres et militants du FJD sur la jurisprudence constitutionnelle, M. Djaballah a considéré que sa formation politique ne s'opposait pas à la promotion du Tamazight en langue officielle, déplorant le fait que l'alphabet à utiliser n'y soit pas mentionné (arabe ou latin).

Le président du FJD a fustigé, en outre, la mention par l’avant-projet de révision de la Constitution de l’équité entre les hommes et les femmes dans l’attribution des postes de responsabilité estimant que cela devait "exiger dans le même temps la mention des critères de compétence et d’objectivité". 

L'ANR salue l'avant-projet de révision constitutionnelle

L'Alliance nationale républicaine (ANR) a salué samedi par le biais de son secrétaire général Belkacem Sahli l'avant-projet de révision constitutionnelle qui consacre "de nombreux acquis démocratiques à même de consolider l'unité et l'identité nationales et de renforcer l'Etat de droit".

Dans une allocution à l'ouverture des travaux du bureau national du parti, M. Sahli a précisé que l'avant-projet de révision constitutionnelle "consacre la forte volonté du pouvoir de parachever les réformes politiques et de les approfondir en ancrant une démocratie sereine et participative".

Il a en outre salué "la constitutionnalisation des principes souverains de la politique extérieure concernant notamment le rejet de l'ingérence dans les affaires internes des pays et la nécessité de privilégier les solutions pacifiques dans les conflits".

L'ANR ne voit pas d'inconvénients que des compétences parmi la communauté à l'étranger se portent candidats aux hauts postes de responsabilité du pays".

A propos des mandats présidentiels, M. Sahli a estimé que leur limitation "n'est pas un critère de pratique démocratique", soulignant qu'il faut trouver des mécanismes juridiques qui garantissent l'intégrité des élections et l'impartialité de l'administration.

Hanoune relève des "points positifs" et des "dispositions contradictoires"

L'avant-projet, rendu public mardi dernier, contient "des points positifs" et en même temps "des dispositions contradictoires", a-t-elle indiqué à l'ouverture des travaux du Comité central du PT, consacrés à "l'évaluation de la situation politico-économique du pays".

Mme Hanoune a, cependant, affirmé que les ajouts concernant l'indépendance du pouvoir judiciaire comportaient des "points positifs" en faveur des avocats et aussi des prévenus. 

Elle s'est "réjouie" du renforcement de la lutte contre la corruption au titre de l'avant-projet, appelant à extension plus large des prérogatives des institutions impliquées dans cette lutte comme le Parlement et la Cour des comptes.

Mme Hanoune a aussi salué la disposition luttant contre le phénomène de la "transhumance politique", ainsi que suggéré l'institutionnalisation du droit du peuple à la "révocabilité" de ses élus.

Dans le souci d'assurer la neutralité de la future Commission de surveillance des élections, Mme Hanoune a mis en garde contre le fait de confier cette instance à des fonctionnaires désignés.        

Mme Hanoune s'est, par ailleurs, prononcée pour un système parlementaire "monocaméral", plutôt que celui des deux chambres (bicaméral), maintenu dans l'avant-projet.

L'Association des Oulémas appelle à la sagesse lors de l'examen des questions nationales

L'Association des oulémas musulmans algériens a appelé vendredi à Alger par la voix de son président Abderrazak Guessoum a faire prévaloir la sagesse lors de l'examen des questions nationales telles que l'avant-projet de révision de la Constitution.

"L'examen des questions nationales, notamment de l'avant-projet de révision de la Constitution, et le débat politique exigent de la sagesse et de la vigilance", a précisé M. Guessoum dans une allocution à l'occasion de la tenue de la 3e session du conseil national de l'Association des oulémas musulmans algériens.

Il a salué la proposition de promotion du Tamazight en langue officielle prévue dans l'avant-projet de révision constitutionnelle, appelant à sa "concrétisation sur le terrain pour renforcer l'unité de la nation algérienne".

Il a également appelé à "mobiliser tous les moyens pour lutter contre l'extrémisme violent qui attente à l'image de l'islam", a-t-il dit.

Selon lui, l'association est tenue d'apporter son concours aux efforts visant à relever les défis qui se posent au pays. Pour ce faire, il importe notamment de "s'employer à contrer l'invasion idéologique et culturelle étrangère", a-t-il dit.

Mouvement El Islah appelle au dialogue pour un consensus national

Le S.G de Harakat El Islah El Watani, Filali Ghouini, a appelé, vendredi à Oran, au dialogue pour un consensus national sur l'avant-projet de révision de la Constitution. 

S’exprimant lors d’une rencontre organisée avec les cadres et militants de son mouvement du bureau de  wilaya d’Oran, M. Ghouini a appelé à "un dialogue qui fait le consensus national et non le consentement autour de cet avant-projet".

Il a estimé que l'avant-projet de révision de la Constitution n’exprime qu’un avis "unilatéral, loin de ceux exprimés par les partis de l’opposition".

"Aller seul à la révision de la Constitution ne résout pas le problème. Il faut faire adhérer tout le peuple. La majorité dite forte avec ses 2 millions de voix n’est pas représentative par rapport aux 20 millions d’électeurs.

Il faut que tous les Algériens participent à la décision, celle qui engage leur avenir", a-t-il souligné. Il a estimé que "le citoyen ne peut en aucun cas endosser la responsabilité de l’échec de cette politique du gouvernement… ".

"Il faut qu’on soit d’accord sur la feuille de route, celle de la légalité constitutionnelle pour permettre un réel décollage économique et apaiser cette fièvre sociale", a-t-il ajouté.

APS

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