Energie : inquiétudes sur le retour de l'Iran sur le marché pétrolier

Le retour de l'Iran sur le marché pétrolier, après la levée des sanctions occidentales imposée à ce pays depuis 2012, risque de compromettre davantage la reprise de cours du baril de brut passé au dessous de la barre des 30 dollars.

L'accord conclu en juillet 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, officiellement entré en vigueur samedi, visait à limiter le programme nucléaire de l'Iran, en échange d'une levée progressive des sanctions le ciblant.

Mais même si les sanctions seront assouplies et qu'il faudra sans doute du temps à Téhéran pour retrouver pleinement ses capacités de production, le retour de ses exportations de brut n'est pas de bon augure pour un marché croulant déjà sous l'excès d'offre, estiment les analystes pétroliers.

L'Iran n'a cessé de répéter, ces derniers mois, qu'il n'était pas prêt à faire de  concession sur sa production, une fois l'accord sur le nucléaire entré en application, prévoyant d'inonder le marché de quelque 500.000 barils/jour supplémentaires, pour atteindre 1 million de barils d'ici la fin de 2016.

« Je pense que l'Iran pourra facilement augmenter sa production de pétrole jusqu'à 500.000 barils/jour au début, mais toute la question est de savoir s'il sera en mesure de vendre sa production additionnelle », tempère un analyste de Forex.com.

Le marché, même s'il ne connaît pas encore l'ampleur exacte que prendront les exportations Iraniennes, les a déjà en grande partie intégrées aux prix du brut, qui ont chuté de plus de 30% en 2015 et de près de 20% supplémentaires depuis le début de l'année, sur fond d'offre excédentaire, soulignent des analystes.

Selon les analystes de Commerzbank, Téhéran pourrait se résoudre à une augmentation progressive de sa production pour limiter la pression sur les prix, comme l'a laissé entendre récemment le président de la National Iranian Oil Compagny (NIOC).

L’autre inconnue est représentée par la réponse des concurrents de l'Iran à cet afflux de pétrole, notamment au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), fait-on par ailleurs remarquer. 

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