Le président de l’Association des exportateurs Algériens : l’inertie des pouvoirs publics a contrarié les exportations hors hydrocarbures

Ali Bey Nasri, président de l’Association nationale des exportateurs Algériens

Certains des mécanismes visant à développer une dynamique d'exportation, telle la création récente d’une cellule chargée de l'accompagner, ont été rappelés, ce jeudi, durant l’émission l’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne.

Pour le président de l’Association nationale des exportateurs Algériens (ANEXA), Ali Bey Nasri, la création de cette cellule indique, à l’évidence, qu’on est, désormais, dans « l’opérationnalité » de l’acte d’exporter.

Si l’objectif, maintes fois réitéré, d’investir les marchés étrangers n’a pu, jusqu'ici, être concrétisé, c'est en raison, rappelle celui-ci, de facteurs « bloquant », dont l’inertie des pouvoirs publics et le désintérêt des entreprises, davantage  tournées vers la satisfaction du marché national. 

Le changement opéré par rapport à cette manière d’appréhender les choses n’a pu finalement être rendu possible, dit-il, que parce que le pays s’est brutalement trouvé confronté à une crise durable, générée par la chute des prix des produits pétroliers.

M. Nasri affirme que l’Algérie possède de fortes opportunités de placer des produits hors hydrocarbures à l’étranger, à la condition, considère-t-il, que la réglementation des changes au niveau de Conseil de la monnaie et du crédit adopte des standards internationaux.

Parmi les entraves qui ont empêché les produits Algériens de se placer à l’étranger, le président de l’ANEXA cite « l’empêchement » d’y installer des bureaux de liaison et des agences bancaires, mais également le sentiment de « méfiance » à l'encontre d'exportateurs perçus comme de potentiels « suspects ».

Revenant sur les possibilités immédiates s'offrant à l'Algérie pour exporter, il cite en exemple le boycott imposé par la Fédération de Russie aux produits agricoles de l’Union Européenne et de la Turquie, « une opportunité, relève-t-il, d’y placer des produits que nous avons en excèdent tels la tomate et la pomme de terre.

L’intervenant regrette, par ailleurs, que les « gains politiques » récoltés par l’Algérie, dans les pays Africains, en particulier, n’aient pas été fructifiés au plan économique.

Considérant que le pays avait, jusqu’ici manqué de vision, M. Nasri appelle à dresser un diagnostic des erreurs passées et à construire une compétitivité, estimant qu'il appartient désormais à l’Etat à jouer son rôle d’accompagnement et de facilitation » pour réaliser l’objectif d’exporter. 

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