Le Liban demande à l'Arabie saoudite de revenir sur sa décision d'interrompre une aide financière militaire

Le Liban a appelé vendredi l'Arabie saoudite à revenir sur sa décision d'interrompre l'aide de trois milliards de dollars qu'elle accordait à l'armée libanaise et d'un milliard de dollars supplémentaire destiné aux forces de sécurité intérieure. 

L'Arabie saoudite, soutenue par les Emirats arabes unis et Bahreïn, annonçait vendredi qu'elle mettait un terme à l'aide financière qu'elle accordait à l'armée et aux forces de sécurité libanaises en raison de certaines positions officielles libanaises qu'elle qualifie de "non fraternelles". 

Il est notamment reproché au ministère libanais des Affaires étrangères de ne pas avoir pris parti en faveur de Riyad lors de deux réunions qui se sont tenues le mois dernier au Caire et à Jeddah pour dénoncer l'incapacité de l'Iran à empêcher des manifestants de pénétrer dans l'ambassade d'Arabie saoudite à Téhéran en janvier. 

Le ministre libanais des Affaires étrangères Gebran Bassil a expliqué que le Liban ne s'était pas associé à la déclaration du  Caire car ce texte "classait le Hezbollah, un membre influent du gouvernement libanais, comme organisation terroriste".

Le Premier ministre libanais Tammam Salam a dit regretter la décision saoudienne, appelant Riyad à revenir sur sa décision de mettre fin à l'aide militaire et sécuritaire. 

"Nous exprimons notre gratitude absolue envers les Gardiens des deux Saintes Mosquées que sont le roi Salmane ben Abdelaziz et ses frères à la tête de l'Arabie saoudite, et nous demandons à ce qu'ils reviennent sur leur décision de mettre fin à l'aide à destination de notre armée et de nos forces de sécurité", a indiqué M. Salam dans un communiqué.

Le programme d'aide saoudien à l'armée libanaise prévoit la livraison de différents types d'armement en provenance de France.

Certains équipements ont été livrés et une deuxième livraison était prévue au printemps 2016.

La première livraison de ce très gros contrat de 2,2 milliards d'euros, destiné à moderniser l'armée libanaise, est intervenue en avril 2015. La France avait alors livré 48 missiles antichar Milan.

Une série d'autres équipements, dont des véhicules blindés, devaient être initialement livrés en 2015 mais ce calendrier n'a pas été tenu.

Au total, 250 véhicules de combat ou de transport de troupes, sept hélicoptères Cougar, trois corvettes, des moyens modernes d'artillerie comme le canon CAESAR, et de multiples équipements de reconnaissance, interception et communication devaient être livrés dans les prochaines années, selon le schéma présenté en 2015.

APS

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