Le terrorisme est utilisé comme moyen d’effritement et de domination par des puissances mondiales, affirme le diplomate, Mohamed Laïchoubi

Mohamed Laïchoubi, ancien ministre et diplomate

De l’instrumentalisation du terrorisme à des fins de domination géopolitique. C’est le sujet qu'a eu à développer Mohamed Laïchoubi, ancien ministre et diplomate, reçu mercredi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne.

Pour celui-ci, le terrorisme islamiste s’est désormais intègré comme un moyen de pression dans les rapports de force opposant les grandes puissances. Chaque partie, dit-il, possède « son terroriste ». Pour étayer ses propos, il cite l’exemple de la Syrie où des pays impliqués prennent fait été cause pour certains groupes rebelles, alors qu’ils tentent d’en réduire d’autres.

« Nous avons par exemple, explique-t-il, le groupe Al-Nosra que l’on distingue de celui de Daesh, auquel la Turquie apporte son soutien, « ce qui démontre, poursuit-il, que la carte terroriste est en train de s’insérer dans les rapports de force entre certains pays comme la Russie et les Etats-Unis, en particulier.  

Pour M. Laïchoubi, les grandes puissances mettent à profit la présence de « fractures internes » dans certains pays, perçus comme des zones géostratégiques majeures ou bien dotés de matières premières, pour s’ingérer dans leurs affaires internes.

Pour illustrer sa démonstration, l’intervenant cite la région du Proche et du Moyen Orient, maintenue en constante instabilité, parce que recelant à elle seule « plus de 58% des réserves mondiales de brut ».

Faisant, notamment, mention des alliances qui se créent entre des pays émergents, en Asie, en Afrique et en Amérique Latine (l’exemple des BRICS), l’invité les perçoit comme une « contestation » vis a vis de l’ordre mondial tel qu’il a été dessiné au cours des dernières 60 années, amenant, aujourd’hui, à une « immense partie d’échecs » entre les nations.

Cette situation, ajoute-t-il, tend à redéfinir une nouvelle configuration des relations internationales, comme celle opposant la Chine aux pays occidentaux, en raison de sa présence de plus en plus marquée sur le continent Africain et « une démarche de partenariat gagnant-gagnant ».

L’intervenant considère que si les rapports de force détenus, jusqu’alors par le monde occidental, Etats-Unis en tête, sont en train de changer, c’est parce que, estime-t-il, celui-ci n’a plus le monopole de la puissance nucléaire, de celui de la maitrise technologique et, de plus, « est de plus en plus contesté dans le secteur financier ».

 

 

 

 

 

    

 

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