Interview décalée de Miroslav Janout, président du jury du GTAC : à Sétif, je me sens comme chez moi

Miroslav Janout, président du jury du GTAC 2016

Pour cette édition 2016 du Grand Tour d’Algérie de cyclisme (GTAC), l'Union cycliste internationale (UCI) a désigné le Tchèque Miroslav Janout en qualité de président du collège des commissaires. Arborant un beau sourire en tout temps, ce polyglotte de 67 ans traîne derrière lui une carrière très riche dans le monde de la bicyclette.

Il revient dans cet entretien décalé sur le GTAC, bien évidemment, mais également sur sa première expérience en Algérie.   

Présentez-vous à nos internautes s'il vous plaît

Je suis Miroslav Janout, commissaire international désigné par l'Union cycliste internationale (UCI) comme président du jury pour dix courses consécutives qui sont dénominées Grand Tour d’Algérie, c'est-à-dire, 22 jours de course au total. Donc, c’est vraiment le plus long tour dans le monde.

C’est votre première visite en Afrique ?  

Non, ce n’est pas ma première visite. J’ai déjà eu le plaisir de venir en Afrique en temps que commissaire et en temps que touriste également. J’ai travaillé en Egypte, j’ai fait le championnat continental en Namibie et j’ai fait également le Tour du Rwanda. J’adore l’Afrique.

Et pour l’Algérie ?

C’est ma première visite en Algérie.

Quelle a été votre réaction en apprenant que vous alliez venir en Algérie ?

Je me suis dit c’est bien, car la première des choses que j’ai faite était de comparer la température avec mon pays. Chez moi à cette période de l’année il fait moins zéro degré et il y a vingt centimètres de neige.

Lorsque je suis arrivé à Alger, j’ai été bien surpris car j’ai trouvé un soleil radieux et une température qui avoisine les vingt degrés. Après, le climat et la température ont changé de ville en ville et il faut dire qu’à Sétif je me sens comme chez moi, parce que je retrouve de belles montagnes recouvertes de neige.

Que pensez-vous de l’Ouest algérien ?

C’est des régions jolies et modernes. J’ai beaucoup apprécié notre petit séjour là-bas car c’est une région côtière et moi j’aime énormément la mer. Les Algériens sont très gentils et très hospitaliers mais leurs mentalité est un peu différente de la notre.

Si par exemple je demande qu’on fasse quelque chose, le travail se fait lentement et les gens ne sont pas du tout pressés. J’ai demandé par exemple qu’on fournisse une moto à l’un des commissaires pour suivre la course et ce n’est qu’aujourd’hui (ndlr : 11 jours après le début du GTAC) que j’ai pu avoir ce que je voulais.

Vous retenez quoi d’Alger ?

Malheureusement, ce que je retiens d’Alger c’est les bouchons et la densité du trafic. Lors de mon transfert de l’aéroport au centre touristique de Zeralda j’ai été bloqué dans la voiture pendant une éternité.

Et Sétif ?

J’ai pu apprécier lors de l’étape de la veille les montagnes, la neige, les forêts. C’est un peu comme là où j’habite. Moi j’aime beaucoup la nature et je préfère les petites aux grandes capitales où il y a trop d’encombrement.

On revient au GTAC 2016, vous en pensez quoi ?

C’est une très bonne idée d’avoir dix épreuves consécutives. Toutefois, il faut dire que c’est dur même si les étapes ne sont pas très longues. Je compte proposer aux organisateurs pour l’édition prochaine de prévoir au moins une véritable journée de repos entre deux étapes durant laquelle les coureurs pourront récupérer de leurs efforts. Et non pas une pseudo journée de repos où ils doivent faire un transbordement de 300 kilomètres.       

Et pour ce qui est du niveau technique ?

En l’absence des bonnes équipes européennes, le niveau de la compétition n’est pas vraiment élevé. Néanmoins, je dois dire que j’admire la performance des coureurs car les conditions climatiques et atmosphériques sont très dures.

En Europe, bien des coureurs aurait refusé de prendre le départ dans ces conditions, mais ici, les cyclistes sont courageux et les courses sont très animées avec des attaques et des contres-attaques tout le long du parcours, et je dois dire que j’apprécie cela.

Vous êtes satisfait de l’organisation ?  

Globalement oui, malgré l’accident qui s’est passé hier lorsqu’un spectateur a voulu traverser la route alors que le peloton déboulait à toute allure. Toutefois, au vu de mon expérience des courses de classe 2 que j’ai faites en Afrique ou bien en Europe, je peux dire qu’il y a une bonne organisation.

Est-ce que vous avez appris un mot en arabe ?

Oui, salam (ndlr : paix).

Cyclisme