Le chef du gouvernement d'union nationale Libyen est arrivé, mercredi à Tripoli, mais les autorités non reconnues de la capitale l'ont aussitôt sommé de partir, faisant craindre une escalade de la crise.
Quelques heures après l'arrivée de Fayez al-Sarraj, dont le gouvernement est contesté par les deux autorités rivales de l'ouest et de l'est de la Libye, des tirs intermittents ont été entendus dans la soirée dans la capitale.
« Ceux qui sont entrés illégalement et clandestinement doivent se rendre ou revenir sur leurs pas », sinon ils devront « assumer les conséquences légales », a déclaré dans une allocution télévisée Khalifa el-Ghwell, chef du gouvernement non reconnu, considérant « illégal » le gouvernement de M. Sarraj.
Les artères principales ont été bloquées par des membres de groupes armés, certains en uniforme et d'autres en civil munis de kalachnikovs, arrivés à bord de véhicules militaires.
Les compagnies aériennes Libyennes, Afriquiyah Airlines et Libyan Airlines, ont annoncé qu'elles avaient supprimé leurs vols vers Tripoli « pour des problèmes de sécurité ».
Dans la soirée, un groupe armé a pénétré en force au siège d'Al-Nabaa, une chaîne satellitaire Libyenne proche des autorités contrôlant Tripoli, expulsant les employés après avoir suspendu la retransmission, selon deux journalistes de cette chaîne.
Selon l'un des deux journalistes d'Al-Nabaa, les hommes qui ont pris le contrôle de la chaîne « semblent favorable au gouvernement de Sarraj ».
De son côté, le vice-président du congrès général national (CGN, parlement non reconnu) Awad Abdelsadeq, a affirmé que M. Sarraj et les membres du Conseil présidentiel « sont entrés illégalement » en Libye « avec l'aide de soldats et de quelques traîtres ».