Près de 15% des diabétiques âgés de 50 ans et plus encourent un risque d'amputation du pied

Le spécialiste en diabétologie, Dr. Samir Aouiche, a affirmé que 15% des personnes atteintes de diabète et âgées de 50 ans et plus, encouraient le risque d'amputation du pied en raison de thromboses qui affectent ce membre et des ulcérations qu'elles génèrent. 

Dans une déclaration à l'APS à la veille de la Journée mondiale de la santé célébrée le 7 avril, Dr. Aouiche, praticien à l'établissement hospitalo-universitaire Mustapha Pacha, a indiqué que l'augmentation d'atteinte du diabète chez cette frange d'âge était essentiellement due à l'absence d'une hygiène de vie.

Il a insisté sur la nécessité d'accorder un intérêt particulier à l'éducation et à la sensibilisation à l'importance de la prise en charge du pied diabétique qui contribuent, selon lui, à prémunir près de 60 % des malades des risques d'amputation du pied.

En dépit de l'initiative du ministère de la Santé en matière d'éducation sanitaire sur le pied diabétique, il a déploré "le confinement de cette action et le manque de vigilance des médecins à l'égard de cet aspect important" outre "la négligence affichée par le malade quant aux plaies simples apparaissant au niveau du pied et causant par la suite des complications qui mènent fatalement à l'amputation.

A cette occasion, Dr. Aouiche a indiqué que le diabétique occultait souvent les ulcérations qui affectent son pied et n'en parlent qu'après aggravation de son cas, appelant les patients à se rendre en consultation pour un examen minutieux des plaies même si celles-ci étaient superficielles.

Il a souligné d'autre part, la problématique qui se pose au niveau des établissements de la santé publique et privée à savoir le refus de la prise en charge du pied diabétique car représentant un fardeau en termes de suivi médical (longue durée), ajoutant que cette catégorie de malades occupaient à longeur d'année, la majorité des lits des services spécialisés de l'année privant ainsi les autres cas urgents de pouvoir bénéficier de soins adéquats.

Il a fait remarqué que l'établissement subissait une importante pression par rapport aux autres établissements car il accueillait des patients venant des différentes régions du pays. 

Il a appelé au renforcement de la prévention de proximité et à la création de services spécialisés en matière de prise en charge du pied diabétique, déplorant l'absence de prise en charge sérieuse des ulcérations avant complications.

Par ailleurs, le spécialiste en diabétologie a évoqué le coût onéreux de la chaussure pour diabétique, exhortant la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) à rembourser en partie le prix de celle-ci ce qui aiderait à retarder le recours à l'amputation et le traitement qui s'impose et qui avoisine 1 million de DA.

Concernant la période post-amputation, il a recommandé la réduction du coût de la pose de membres artificiels qui restent coûteux pour les catégories démunies ou à faible revenu.

APS

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