Benghebrit réaffirme que le recrutement direct des enseignants contractuels est "impossible"

Les enseignants contractuels poursuivent leur mouvement de protestation à Boudouaou

La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a réaffirmé lundi que le recrutement direct des enseignants contractuels, qui poursuivaient leur mouvement de protestation à Boudouaou (Boumerdes), était "impossible", les invitant à faire montre de "sagesse" et à rejoindre leurs postes.

Lors d'une conférence de presse animée au siège du ministère consacrée aux négociations avec les représentants des enseignants contractuels, Mme Benghebrit, a indiqué que "la revendication d'intégration directe sans condition est impossible", ajoutant que "la décision de valorisation de l'expérience professionnelle des enseignants contractuels a été prise sur la base d'une proposition discutée avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal".

"Le gouvernement a répondu aux enseignants contractuels par la valorisation de l'expérience professionnelle", a ajouté Mme Benghebrit, estimant qu'"aboutir à des solutions à travers la négociation est relatif". 

La ministre a, en outre, relevé l'importance de la valorisation de l'expérience qui permet aux enseignants contractuels de prétendre à une bonification sur une échelle de un (1) point par année d'exercice à hauteur de six (6) points, "un acquis réalisé lors de la première rencontre avec les représentants des enseignants contractuels", a-t-elle précisé.

La deuxième rencontre, a ajouté la ministre, a permis de prendre une décision qui prévoit le renouvellement automatique du contrat de travail à la prochaine rentrée pour les enseignants qui ne peuvent pas participer au concours faute de postes budgétaires, indiquant que cette proposition a été formulée par le partenaire social.

Elle  rassure les candidats que "la transparence et l'égalité des chances seront assurés"

Elle a également rassuré les candidats au concours de recrutement des enseignants prévue le 30 avril prochain que "la transparence et l'égalité des chances seront assurés".      

La correction "se fera en collaboration avec les partenaires sociaux, car la lutte contre la tricherie doit être collective", a-t-elle ajouté, précisant que le nombre des candidats inscrits à ce concours a atteint 867.160 à ce jour, un nombre " très important", selon elle.

Elle a ajouté que le ministère a décidé également la prolongation jusqu'au 30 avril courant, du délai de dépôt des attestations de travail pour les enseignants contractuels afin de leur permettre de mettre en valeur leur expérience. 

S'agissant des enseignants contractuels protestataires, la ministre a fait savoir que ces derniers seront accompagnés par des psychologues, en souhaitant voir ces enseignants rejoindre leurs postes "dans les plus brefs délais".

Benghebrit déplore le refus des enseignants protestataires  de rencontrer le délégation du ministère

Dans le même contexte, Mme Benghebrit a "déploré" le refus des enseignants protestataires à Boudouaou de rencontrer une délégation du ministère dans un lycée, préférant une réunion avec cette délégation sur une place publique, ce que le ministère "refuse catégoriquement", a-t-elle martelé.

Elle a reconnu que des recrutements d'enseignants contractuels dans le secteur avaient obéi dans le passé à des critères relevant du "clientélisme et du népotisme", assurant à cet égard qu'une "commission sera mise en place pour définir les critères de sélection des enseignants contractuels et suppléants".

Des recrutements d'enseignants contractuels  avaient obéi à des critères relevant du "clientélisme et du népotisme"

Concernant la grève annoncée pour mercredi prochain par le Conseil des lycées d'Alger (CLA) et le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST), Mme Benghebrit a tenu à préciser que le ministère "n'a reçu aucun préavis de grève", rappelant que "la grève est un droit garantit par la loi mais qui doit obéir à des règles qu'il faut respecter".

Les enseignants contractuels poursuivent toujours leur mouvement de protestation entamé depuis 15 jours. Leur représentant, Bachir Saidi, a indiqué que les protestataires ont décidé à l'issue de la réunion d'aujourd'hui, de "poursuivre leur mouvement jusqu'à la prise en charge de leur principale revendication, à savoir l'intégration directe".

Journée parlementaire sur les programmes de 2e génération le 17 avril prochain

Par ailleurs, la ministre de l'Education nationale a annoncé l'organisation le 17 avril prochain d'une journée parlementaire consacrée aux programmes de deuxième génération.

Benghebrit a précisé qu'"une journée parlementaire consacrée au débat des programmes de deuxième génération sera organisée le 17 avril prochain".

En réponse à une question sur le débat en cours sur ces programmes, la ministre a indiqué que ces derniers "reposent sur une référence et un guide méthodologique de 2009".

Elle a en outre ajouté que les experts de la commission nationale chargée des programmes "seront présents à cette rencontre pour répondre aux préoccupations des médias et des représentants du peuple" à ce sujet, invitant la presse à faire montre d'"objectivité et de respecter le droit du citoyen à l'information".

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