La chute des cours du brut incite à réfléchir à un nouveau modèle de développement, considère le professeur Chems Eddine Chitour.

Chems Eddine Chitour, directeur du laboratoire de valorisation des hydrocarbure à l'Ecole polytechnique.

Penser que les prix du brut vont remonter sur le marché énergétique est un leurre. Compte tenu de ce constat, il reste à l’Algérie à mettre à plat ses potentialités économiques et à réfléchir à réaliser un modèle énergétique résultant d’un consensus national.

Ces propos sont ceux tenus, dimanche, par le directeur du laboratoire de valorisation des hydrocarbures à l’Ecole polytechnique, le professeur Chems Eddine Chitour, durant l’émission l’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne.

Commentant la rencontre prévue, ce jour à Doha (Qatar), des membres OPEP et non OPEP, axée sur un gel des niveaux de production de brut afin de soutenir les cours, celui-ci considère qu’il ne faut rien y attendre, compte tenu des relations tendues entre l’Arabie Saoudite, et l’Iran lequel n’entend pas baisser sa production.  

Il explique, aussi, son pessimisme par le fait qu’il y a une surabondance de 1,5 millions de barils/jour ajouté à des économies internationales « déprimées »,  des situations, poursuit-il, sur lesquelles est venue se greffer une « politisation » des problèmes techniques en raison de l'état de ces relations.

Quand l’OPEP avait été créée, rappelle-t-il, elle avait pour ambition de défendre les intérêts des pays membres, or, indique-t-il, chacun parmi ces derniers tire de « son coté », d’où l’idée de la désigner comme une organisation « des pays du Golfe producteurs de pétrole » les autres adhérents n’y  « comptant pas ».

« Quand je dis pays du golfe » explique le professeur Chitour, je pense surtout à l’Arabie Saoudite qui dirige l’OPEP d’une « main de fer ». En clair, poursuit-il, il ne s’est rien passé à la dernière réunion et ne se passera rien celle fois, sachant que l’Iran a déjà annoncé qu’il envisage de ne plus « jouer ».

Face à la conjoncture préoccupante qui se profile sur le marché pétrolier, l’intervenant appelle à instaurer une transition et une « sobriété » énergétiques en Algérie et à s’atteler à valoriser les nombreuses autres potentialités économiques que recèle le pays, sur la base d’un consensus national. 

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