Sadek Khan, un musulman pakistanais élu maire de Londres pour sa compétence

Ph.DR

L’élection du candidat musulman d’origines pakistanaises, Sadeq Khan, est une preuve que c’est la compétence qui a primé dans le choix des électeurs qui n’ont pas fait cas des convictions personnelles des candidats, ont affirmé vendredi des membres de la communauté musulmane établie à Londres, rapporte l’APS.

Candidat du parti travailliste de 45 ans, Sadeq Khan est un ancien avocat des droits de l’Homme. Il a été élu avec 44% des voix, devant son adversaire principal, le conservateur Zacharias Robin Goldsmith, qui n’a décroché que 35% des voix.

Sadiq Khan succède ainsi au maire de Londres, le conservateur Boris Johnson, pour être, le premier maire musulman de la capitale britannique, mais aussi dans toute l’Europe.

La capitale la plus cosmopolite du monde où la compétence est valorisée
Londres, la capitale la plus cosmopolite du monde, a prouvé aujourd’hui encore, qu’elle est multiculturelle est tolérante, en donnant la chance à un musulman d’accéder à un poste important, ont déclaré plusieurs londoniens musulmans interrogés par l’APS devant le siège de la mairie de Londres.

Ils se sont également dis « fiers » qu’un des leurs a réussi à s’imposer devant les autres candidats, notamment celui du parti au pouvoir, par son parcours politique et sa parfaite connaissance de Londres et des préoccupations des Londoniens.

Ihsan Ettoum, une enseignante d’origine soudanaise pense qu’un musulman élu maire de Londres, et tout simplement « phénoménal », une journée à célébrer, et aussi une « preuve que les Britanniques savent donner la chance à ceux qui la mérite ».

« Khan va contribuer à démontrer que l’Islam, ce n’est pas ce que les groupes terroristes reflètent, ce n’est pas ce que les extrémistes véhiculent, et il réussira », selon elle.

Abondant dans le même sens, Ratip Al Sulaimen, Britannique d’origine syrienne, a estimé que l’élection de Khan, « tombe à pic » pour « redorer l’image » de la communauté musulmane dans le monde, après tous les crimes qui ont été commis au nom de l’Islam.

Il lui reste à présent de prouver ses compétences, de tenir à ses promesses, et de prendre en charge les problèmes de Londres, de construire les 50 000 logements sociaux qu’il a promis et de geler les prix du transport public durant 4 ans, a-t-il dit.

Les prix du transport à Londres sont « les plus élevés au monde », selon les Londoniens. Ils connaissent chaque année une augmentation conséquente.

Arezki, un Britannique d’origine algérienne pense que l’élection de Khan montre « l’ouverture de l’esprit de la société anglaise, et sa reconnaissance des compétences », ce qui est « encourageant » pour les autres, pense-t-il.

Atika, algérienne également, appui les propos de son ami, pour dire, qu’à Londres, ce n’est pas la même culture qu’à Paris, les Britanniques « font preuve de plus de tolérance et d’ouverture sur les autres communautés, et acceptent réellement que leur citoyens venant d’ailleurs gardent leur propres valeurs, et peuvent s’épanouir sans les renier ».

C’est aussi, pour ces deux Algériens, une preuve de la réussite de la politique de l’intégration de la communauté musulmane.

Kamel, l’Algérien Britannique, pense que le nouveau maire de Londres a certes réussi en ciblant, lors de sa campagne, les préoccupations des Londoniens, mais ses origines et sa religion risquent de lui causer « des ennuis et des attaques, qui avaient déjà commencé à l’approche des élections».

Durant la campagne, Khan avait été attaqué sur ses « affinités avec les extrémistes islamistes » et d’avoir « servi de couverture pour des extrémistes » et d’être « antisémite ».

Par ailleurs, des Anglais non musulmans ont également affirmé que l’essentiel est ce que Khan peut apporter à Londres, qu’importe qu’il soit musulman, chrétien ou juif, et c’est le candidat qui connaît le mieux la situation à Londres et les problèmes des londoniens qui lui ont fait confiance sur cette base.

Mouna Hamitouche, la première Algérienne à avoir dirigé un arrondissement à Londres
Mouna Hamitouche, membre du parti travailliste et la première algérienne à avoir dirigé un arrondissement à Londres en 2006 et 2010, a affirmé pour sa part, que le choix du parti a été fait sur la base du parcours du parlementaire Khan, et que la question de sa religion n’a jamais été posée.

Un candidat musulman d’origines pakistanaises, Sadeq Khan, candidat du parti travailliste, le Labour, a été élu maire de Londres dans les élections locales de jeudi.

APS

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