Grèves et manifestations dans les trois prochains jours en France

Les journées de mardi, mercredi et jeudi seront émaillées en France de grèves dans plusieurs secteurs et de manifestations dans toute la France, démonstration pour faire monter d’un cran la protestation contre la loi travail, adoptée sans vote à l’Assemblée française.

Les sept syndicats, animateurs de ce mouvement de protestation de salariés et d’étudiants, ont appelé à un durcissement et à "construire" de nouvelles journées de grèves et manifestations contre la loi sur le travail, qui demeure contestée jusque dans les rangs de la majorité, malgré son adoption sans vote jeudi après le recours du gouvernement à l'article 49-3 de la Constitution.

Cette loi, soutenue par le patronat, est jugée par les syndicats "trop favorable" aux entreprises et "pas assez" protectrice pour les salariés.

Les grèves, qui seront reconductibles, toucheront les routiers, dockers, marins, facteurs, cheminots et des perturbations sont attendues dans les aéroports.

A l’appel des fédérations de Force ouvrière (FO) et la Centrale générale des travailleurs (CGT), les routiers inaugureront ces journées de protestation à compter de la nuit de lundi à mardi, en s’étalant dans le nord de la France, Nantes, Caen, Marseille et surtout Bordeaux. Ils prévoient même de bloquer les ports du Havre et de Nantes-Saint-Nazaire.

Le transport public en région parisienne sera également perturbé pour la journée de mardi, tandis que les cheminots sont appelés à cesser le travail chaque mercredi et jeudi. En plus de leur opposition à la loi sur le travail, les cheminots comptent négocier autour de leurs conditions de travail. Une partie des cheminots (Sud-Rail) a déposé un préavis qui s'étend jusqu'au 11 juillet, soit le lendemain de la finale de l'Euro de football.

Pour le transport aérien, un débrayage est attendu mardi à Aéroports de Paris (ADP) et une grève sera lancée jeudi par les contrôleurs aériens, les administratifs et les techniciens.

Des perturbations sont également attendues dans les ports mardi et jeudi à l’appel de la CGT qui demande un blocage progressif des produits pétroliers dans les raffineries.

En plus de ces mouvements de grève, l’intersyndicale a appelé les salariés et les étudiants, décidés à s’engager dans un mouvement dur, à manifester mardi et jeudi dans les rues de plusieurs villes de France, et on ne sait pas si les lycéens vont suivre ou pas.

Malgré un essoufflement constaté au cours des dernières manifestations, émaillées de violence, les opposants à la loi sur le travail veulent une autre démonstration de force pour prouver, selon les animateurs, que "le gouvernement n'arrivera pas à faire taire les jeunes".

Le texte de loi adopté sera encore débattu du 13 au 24 juin au Sénat pour un vote le 28, avant un nouvel aller-retour entre les deux chambres et une adoption définitive fin juillet. Les organisateurs de ce mouvement de protestation, patients, rappellent qu'il y a dix ans, le contrat première embauche (CPE) avait été "adopté, voté et retiré".

L’autre mouvement "Nuit debout", qui investit les places, notamment celle de République à Paris, durant la nuit, ne se décourage pas malgré les critiques de la droite et de certains intellectuels et les échauffourées qui l’ont entouré. 

Opposé à la loi sur le travail et ne compte se disperser jusqu’à son retrait, il s’est même attaqué dimanche aux multinationales, comme Coca Cola et Mc Donald, arrêtant une liste "noire" des marques "qui se comportent le plus mal".

"La liste condense toutes les critiques du comportement des multinationales, qu'il s'agisse de non-respect des droits humains, du droit du travail, de l'environnement, de la santé", a indiqué un communiqué de ce mouvement.

Par ailleurs, une autre manifestation qui ne s’intègre pas dans ce mouvement de protestation sera organisée mercredi à Paris. Il s’agit d’une manifestation des policiers contre la "haine anti-flic" à la place de la République, là où se tient chaque soir le rassemblement "Nuit debout".

APS

Tags:

Monde, Europe