Conférence Italie-Afrique: "l'Algérie participe activement à la réalisation de l'architecture de paix en Afrique"

Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes

L'Algérie participe activement à la réalisation de l'Architecture de paix et de sécurité africaine et ne ménage aucun effort pour que la stabilité règnent dans son voisinage immédiat et dans toute l'Afrique, a déclaré mercredi à Rome le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel.

"L'Algérie participe activement à la réalisation de cette entreprise africaine. Elle ne ménage aucun effort pour que la paix, la sécurité et la stabilité règnent dans son voisinage immédiat et dans toute l'Afrique", a souligné M. Messahel lors de son intervention à la première conférence Italie-Afrique, organisée avec la participation d'une quarantaine de pays d'Afrique.

Ces efforts "se reflètent notamment dans des médiations réussies dans différents conflits, dont le dernier en date est celui du Mali, à travers des rôles de facilitateurs conjointement avec d'autres acteurs, comme c'est le cas pour la Libye ou encore sous forme de contribution diverses au sein du Conseil de paix et de sécurité et le Comité des Sages de l'Union africaine".

Selon le ministre, cette contribution "demeure visible, notamment dans l'accueil sur son territoire et dans l'appui actif, politique et matériel, à des institutions et organismes africains qui participent à cet effort commun de paix et de sécurité, y compris la lutte contre le fléau du terrorisme, comme le CAERT, AFRIPOL et le CEMOC".

Abondant dans le même sens, M. Messahel a relevé, toutefois, que "les situations de chaos créées dans certaines parties du continent, et ailleurs aussi, par les interventions militaires étrangères ont aujourd'hui pour conséquence directe une complication du travail engagé par notre continent dans la voie de la paix et la stabilité".

Ces interventions "ont permis aux groupes terroristes d'affirmer leur présence sur le terrain par l'occupation de territoires et d'aggraver leur menace sur la sécurité et la stabilité de nombreux pays africains", a-t-il relevé, faisant observer que le terrorisme au Sahel et dans la Corne de l'Afrique "aggrave les phénomènes de migration massive dont souffrait déjà l'Afrique".

Ce fléau, a-t-il dit, "pousse des centaines de milliers de personnes vers l'aventure de la migration clandestine à l'intérieur même du continent ou vers la traversée du désespoir en direction de l'Europe".

Pour M. Messahel, Rome "est le lieu pour les partenaires et la communauté internationale en général d'appuyer les efforts méritoires des pays africains touchés par le terrorisme et d'œuvrer au renforcement substantiel de leurs capacités institutionnelles par des programmes de formation, d'assistance et de fourniture d'équipements ciblés".

"Faut-il aussi souligner que la solution au drame migratoire reste intimement liée à la prise en charge responsable, et à la source, des questions de développement et de sécurité dont l'Afrique continue de souffrir", a-t-il souligné.

Il a, dans ce cadre, précisé dans une intervention consacrée au"maintien et de la consolidation de la paix et le renforcement des institutions en Afrique" que "ces différents défis restent parmi les nombreux défis que le continent africain s'attelle à relever en comptant d'abord sur soi-même". 

Le ministre a ajouté que le continent "compte aussi sur l'apport de partenariats fondés sur le respect mutuel et l'égalité souveraine des Etats et guidés par l'équilibre des intérêts et la logique du gagnant-gagnant conformément à la lettre des principes et aux objectifs de la Charte des Nations unies et dans le respect du droit international".

"C'est dans cet esprit que nous insérons cette initiative de dialogue et de coopération que propose l'Italie à notre continent. Nous avons toutes les raisons d'y placer de grands espoirs pour un partenariat mutuellement bénéfique", a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le ministre a fait savoir que l'Afrique "émet des signaux que ses partenaires et la communauté internationale se doivent de lire correctement afin de l'accompagner efficacement dans la profonde dynamique de changement dans laquelle elle s'est engagée depuis de nombreuses années".

Il a indiqué que l'Afrique "se veut le continent à l'avenir dont ses peuples travaillent pour qu'il en soit ainsi. Les efforts soutenus qu'ils consentent à cette fin se déploient avec constance dans plusieurs directions complémentaires".

Il a cité, en premier lieu, la mise en place de sociétés démocratiques régies par la primauté du droit, avant de relever que l'Afrique "est aujourd'hui convaincue que la clé du progrès réside dans la bonne gouvernance et la lutte contre le fléaux sociaux dans leur diversité et que le consensus social et la stabilité sont à ce prix et continue à progresser dans cette voie".

Le ministre a fait état également de "la transition d'économies fortement tributaires des seules exportations de matières premières vers des économies modernes, productives et compétitives".

"C'est une voie dans laquelle nos pays se sont résolument engagés.  C'est là un des résultats probants de la politique du compter sur soi prônée par le NEPAD, importance initiative que l'Afrique a fait sienne et dont le président Abdelaziz Bouteflika a été l'un des fondateurs et principaux promoteurs", a-t-il rappelé.

Il a relevé que les secteurs de l'agriculture, des transports, de l'industrie de transformation, des infrastructures de base ainsi que des ressources humaines "sont aujourd'hui parmi les nombreux domaines qui offrent d'importantes opportunités d'investissement aux partenaires du continent africain".

A noter que cette conférence qui se tient à l'initiative de l'Italie, a pour objectif de "lancer un partenariat stratégique entre ce pays et le continent africain dans des secteurs d'intérêt commun pour les deux parties tels que le développement économique, à travers notamment le développement des infrastructures et de l'agriculture, la soutenabilité sociale et environnementale et de la migration" avait précisé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.  

       

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