Hydrocarbures : l’Algérie renforcera l’exploration énergétique malgré la baisse des prix

"Les relations entre l’Algérie et l’UE sont fortes, et l’énergie y occupe une place de choix. La rencontre d’aujourd’hui vise à renforcer encore davantage ces relations", a assuré, à Alger, le ministre de l’Energie Salah Khebri à l’ouverture du premier forum Algérie-UE sur l’énergie.

L’Algérie est déterminée à maintenir ses engagements en matière de stratégie de développement de la branche exploration-production malgré la baisse des cours du brut, a assuré, mardi à Alger, le ministre de l’Energie, Salah Khebri, lors du premier forum Algérie-UE sur l’énergie.

La combinaison entre les projections d’accroissement de la consommation nationale en énergie et les besoins d’exportations engage, en conséquence, l’Algérie à poursuivre les efforts d’exploration pour élargir la base de ses ressources et poursuivre la transformation du mix énergétique et du mode de consommation d’énergie, a avancé le ministre.

Un effort qui doit se faire non sans tenir compte des résolutions du sommet COP21 tenu en novembre 2015 à Paris, a souligné Ali Boukrami, expert économe et ancien ministre au micro de la Chaine 3. Car dit-il « les prix de l’or noir sont décidés par ceux qui contrôlent les gisements et la monnaie à la fois », tels que les Etats-Unis qui est puissance mondiale qui gère le rapport offre sur le marché mondial du pétrole et la valeur du dollar monnaie de change énergétique.   

En effet la taxe carbone est une forme de partage de la rente pétrolière, d’où l’obligation, souligne M. Boukrami, à respecter le COP21. Ce qui veut dire, selon l’orateur, il faut abandonner pas moins de 80% des réserves fossiles dans le sous sol.   

C’est ainsi qu’un accroissement des activités d’exploration et de développement des gisements est prévu à moyen terme, a relevé le ministre de l’Energie lors de cette rencontre tenue en présence du Commissaire européen chargé de l’action climatique et de l’énergie, Miguel Arias Canente, et les représentants de 700 entreprises dont plus de 200 sociétés européennes.

Ce "recentrage de la stratégie énergétique" du pays a, d’ailleurs, été mis en œuvre  dès la fin 2015, a affirmé M. Khebri.

Rappelant que l’Algérie a développé ses capacités d’exportations des hydrocarbures pour assurer un approvisionnement sûr et continu de ses clients en maintenant son "statut de fournisseur fiable même dans les conditions les plus difficiles", M. Khebri a fait savoir que la capacité d’exportation gazière du pays a été portée à près de 90 milliards m3/an dont plus de 50 milliards m3/an via les trois gazoducs dédiés à l’Europe, et le reste sous forme de GNL.

Pour concrétiser cette stratégie et maintenir sa position de partenaire énergétique fiable, l’Algérie prévoit encore d’engager de gros investissements dans le secteur des hydrocarbures dans les prochaines années, a-t-il précisé.

Des investissements de "grande ampleur" dans les hydrocarbures ont déjà été consentis par Sonatrach et ses partenaires: "Ce qui dénote la volonté du pays de maintenir ses engagements en matière de stratégie de développement de la branche exploration-production malgré les prix bas", a-t-il soutenu.

D’immenses opportunités s’offrent aux investisseurs, a tenu à souligner le ministre, en invitant les opérateurs algériens et européens à profiter de ce forum pour nouer de nouvelles relations et jeter les "bases réelles d’un partenariat stratégique Algérie-UE".

C'est dans ce sens que ce forum vient à point nommé pour mettre en relation les hommes d’affaires qui sont invités à trouver les synergies nécessaires pour concrétiser des partenariats mutuellement bénéfiques, a-t-il expliqué.

Par ailleurs, il a relevé que le programme des énergies renouvelables, pour lequel un texte sur le tarif d’achat garanti de l’électricité d’origine renouvelable a été mis en place, constituait une opportunité de créer, en partenariat, une industrie nationale du renouvelable.

APS

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