L'Espagne "doit être de notre côté, parce qu'elle est coupable de la souffrance du peuple sahraoui"

'Espagne "doit être de notre côté parce qu’elle est coupable de la souffrance du peuple sahraoui", a indiqué la militante sahraouie Aminatou Haidar dans une interview publiée mercredi par le journal espagnol "Publico".

L’activiste sahraouie interviewée en marge de sa participation dans la capitale norvégienne au "Freedom Forum d'Oslo" a clairement dit qu’elle "ne comprenait pas l’attitude des gouvernements espagnols qui sont toujours d’un côté quand les citoyens sont de l’autre".

En Espagne, a-t-elle ajouté "nous avons un énorme soutien populaire mais cela, n’a rien avoir avec la position officielle.

"Peu importe la couleur politique du gouvernement, a-t-elle poursuivi "j’ai perdu confiance dans tous les partis politiques qui  changent immédiatement leur position envers le Sahara occidental quand ils arrivent au pouvoir".

"L'Espagne doit assumer sa responsabilité vis a vis d’un peuple sahraoui qu’elle a abandonné entre les mains des marocains. (à) L’Espagne bloque une éventuelle avancée dans la protection des droits de l’homme car elle s’aligne toujours du coté de la France" a-t-elle souligné au sujet de la proposition d’extension des compétences de la Minurso a la surveillance des droits de l’homme.

L'activiste sahraouie Aminatou Haidar qui a été qualifiée lors de ce forum annuel des droits de l’homme dans le monde comme "le gandhi du Sahara", rapporte le journal, est venue pour faire "entendre la voix d’un peuple oublié" et dénoncer "la violation systématique des droits de l’homme par le Maroc".

Tout en énumérant une longue liste de violations des droits de l'homme par le Maroc, la militante sahraouie a expliqué qu'elle voulait "faire la lumière sur la question du Sahara, qui n' est pas bien connue, car beaucoup de gens disent n'avoir aucune information à ce jour sur ce conflit", alors ma présence sert "à briser le mur du silence et faire entendre la voix d’un peuple oublié".

Pour Aminatou haidar, le récent renouvellement du mandat de la mission de la Minurso "ne peut pas être considéré comme une avancée, car le Maroc continue de bloquer le processus de paix" au Sahara occidental et derrière ce verrou, a-t-elle ajouté "il y'a la France en tant que membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU".

Elle a en outre rappelé que "les prisons marocaines sont pleines de militants sahraouis détenus dans des conditions déplorables" avant de citer le cas du syndicaliste et activiste sahraoui, Brahim Saika, "mort en détention dans des conditions pas claires".

Le conseil de sécurité doit mettre fin aux violations des droits de l’homme par le Maroc contre une population civile qui ne revendique que "ses droits légitimes et l'autodétermination".

Le Maroc, a-t-elle souligné ne permet pas l’entrée d’observateurs internationaux dans les territoires occupés dont les derniers en date, sont les parlementaires espagnols de Gallice empêchés d’entrer à Laayoune occupée et expulsés.

"Cet acte est non seulement un manque de respect à tous les sahraouis et tous les espagnols mais aussi à toute la communauté internationale", a-t-elle estimé, en relevant "le pillage illégal des ressources naturelles sahraouies en dépit de l’annulation par la cour de justice européenne de l’accord commercial entre l'Union européenne (UE) et le Maroc.

L’opinion public européenne devrait lutter contre "le pillage illégal des ressources naturelles sahraouies car le pillage a beaucoup aidé le Maroc .

APS

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