La guerre contre les "superbactéries" est désormais ouverte

Si l’on ne découvre pas rapidement de nouveaux antibiotiques, les bactéries résistantes pourraient tuer 10 millions de personnes par an en 2050, selon un récent rapport britannique, qui sonne l’alarme.

La dernière fois qu’une telle mobilisation sanitaire a eu lieu, c’était face aux ravages de l’infection par le VIH.

D’abord limité au monde de la santé, le sujet avait de telles répercussions globales, notamment en termes d’économie et de sécurité, qu’il a fini par être inscrit à l’agenda politique international et a fait l’objet d’une mobilisation qui a changé la donne et a renversé la tendance.

C’est à présent le tour de la marée montante des infections résistantes aux antibiotiques d’être à l’ordre du jour de réunions des chefs d’Etat et de faire l’objet d’engagements concrets.

Une réaction qui se développe alors qu’une nouvelle a tout récemment défrayé la chronique : l’identification en Pennsylvanie, chez une femme âgée de 49 ans, d’une bactérie Escherichia coli résistante à l’un des antibiotiques de dernier recours, la colistine.

Différents médias nord-américains ont relayé, en la déformant parfois, cette information publiée le 26 mai dans la revue Antimicrobial Agents and Chemotherapy par une équipe de médecins militaires du Walter Reed Institute.

Présentée à tort comme le premier cas de résistance à un antibiotique de dernier recours aux Etats-Unis – il en a existé depuis le début des années 1990 –, il s’agit en réalité de la première occurrence américaine d’un mécanisme découvert en Chine à la fin de l’année 2015.

Jusqu’ici, les résistances connues étaient liées à un gène mutant porté par un chromosome bactérien qui n’est donc pas échangeable entre bactéries. Au contraire, dans le cas chinois initial et dans celui de Pennsylvanie,...

Science & Technologie