Gaz : le marché mondial connaitra des changements majeurs les 5 prochaines années annonce l'AIE

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé que dans les cinq prochaines années, le commerce mondial du gaz connaîtra de changements "importants".

Dans son nouveau rapport sur le marché gazier à moyen terme publié mercredi, l’AIE a affirmé que malgré la faiblesse de la demande de gaz à l’échelle mondiale et les prix bas, le marché enregistrera une croissance "massive" des approvisionnements en GNL (gaz naturel liquéfié).

"Le commerce mondial du gaz connaîtra, dans les cinq prochaines années, une véritable refonte du commerce mondial du gaz, en raison de nouveaux approvisionnements du GNL et d’une croissance de la demande dans certains grands marchés", a expliqué l’AIE, soulignant qu’en conséquence, ceci engendrera des changements "majeurs" dans la structure du commerce mondial de gaz. 

Le rapport prévoit pour les deux principaux acheteurs de GNL du monde, le Japon et la Corée du sud, de "faibles" perspectives, mais les nouveaux approvisionnements devront trouver d'autres marchés comme la Chine, l'Inde et l'ASEAN qui "vont émerger comme de principaux acheteurs".

"Nous constatons l’arrivée de quantités massives d'exportations de GNL, alors qu'en dépit de prix du gaz, la demande continue à ramollir dans les marchés traditionnels", a déclaré le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol, dans une note introductive du rapport, ajoutant que les facteurs combinés de charbon à meilleur marché et la poursuite de la croissance des énergies renouvelables forte ont bloqué l'expansion rapide du gaz dans le secteur de l'énergie.

Le rapport annuel de l'AIE, qui livre une analyse détaillée sur cinq ans et une projection de l'évolution de la demande, de l'approvisionnement et du commerce de gaz naturel, a estimé que la demande mondiale sera en hausse de 1,5% par an d'ici à la fin de la période des prévisions, contre 2% prévus dans les estimations du rapport de l'année dernière. 

"La lente croissance de la demande d'énergie primaire et la baisse de l'intensité énergétique dans l'économie mondiale vont amoindrir la croissance de la demande pour tous les combustibles fossiles, y compris le gaz", a considéré l’AIE, soulignant que malgré une demande faible de gaz, les exportations mondiales de GNL "augmenteront sensiblement".

"Entre 2015 et 2021, la capacité de liquéfaction augmentera de 45%, principalement aux Etats-Unis et en Australie. De nouveaux projets dans les deux pays ont commencé à accroître leur production et plusieurs autres sont à un stade avancé de développement", a-t-il ajouté indiquant qu’en 2021, l'Australie, suivie des Etats-Unis, sera capable de rivaliser avec le Qatar, le plus grand exportateur de GNL au monde.

L’AIE prévoit, en conséquence, une concurrence "intense" qui se développera chez les producteurs afin de conserver ou d'avoir accès à des clients européens.         

"Nous sommes au début d'un nouveau chapitre sur les marchés européens du gaz", a expliqué M. Birol, avertissant que l'offre excédentaire d'aujourd'hui "pourrait présager un nombre de défis et des risques de sécurité dans l’approvisionnement". APS 

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