Un pancréas artificiel pour diabétiques associant smartphone et insuline

Un pancréas artificiel actuellement testé par 45 malades dans neuf hôpitaux en France injecte à leur place, en temps réel, la bonne dose d'insuline, calculée par un smartphone via un algorithme complexe.

Le système testé, baptisé Diabeloop, associe trois appareils reliés entre eux par Bluetooth : une pompe à insuline et un capteur de glycémie placés sur la peau (tous deux déjà couramment utilisés par des millions de malades dans le monde) et un téléphone Android équipé d'une application spécifique.

Ainsi équipés, les diabétiques de type 1 (insulino-dépendants) n'auront plus à se livrer à de savants calculs pour déterminer leur dose d'insuline, laquelle varie en fonction des repas, de l'activité physique, du stress, ou des heures de la journée. Ils seront, en outre, davantage à l'abri d'épisodes d'hypo ou d'hyperglycémie (manque ou excès de sucre dans le sang).

Pour Sylvain Rousson, l'un des ingénieurs qui a développé ce système, l'idée, c'est de calculer en permanence, et par anticipation, le taux de sucre que le patient aura dans deux heures, afin de déterminer de quelle quantité d'insuline il a besoin tout de suite. 

Le malade « n'a plus besoin de penser, de s'inquiéter si il va être en hypo ou en hyperglycémie », résume Marie-Claude Lehmann, l'une des 45 « cobayes » ayant testé le dispositif.

Pendant deux fois trois jours, cette patiente de 45 ans, diabétique depuis 16 ans, a été hospitalisée à Strasbourg dans le cadre d'un protocole de test, avec pour consigne de réduire son activité physique, le temps de l'expérience.

Ailleurs en France, d'autres patients devaient, au contraire, éprouver le système en faisant du sport alors que d'autres ont eu droit à des repas gastronomiques.

Dans tous les cas, le patient délègue à l'appareil l'essentiel de la  gestion de sa maladie. Il doit seulement préciser au logiciel quelle quantité de glucides il a mangée, ainsi que son activité physique. « Ca me libère de mon anxiété, notamment la nuit où j'ai toujours peur de faire un malaise, par manque de sucre », explique Mme Lehmann.

Le logiciel, qui donne « relativement de bons résultats, va changer la vie des patients, en diminuant leurs contraintes », résume le Pr Nathalie Jeandidier, diabétologue aux hôpitaux universitaires de Strasbourg. Il sera prochainement testé pendant trois mois, à domicile cette fois, par un nouveau groupe de 100 malades. 

    

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