Gabon : violences à Libreville après l'annonce de la réélection du président Bongo

L'Assemblée nationale du Gabon a été incendiée, mercredi, par des manifestants, point culminant des émeutes qui ont éclaté à Libreville, la capitale, dès l'annonce de la réélection du président Ali Bongo Ondimba.

Selon la commission électorale, le président sortant, 57 ans, a été réélu pour un deuxième septennat avec 49,80% des suffrages devant son rival Jean Ping (48,23%), 73 ans, ex-cacique du régime du défunt Omar Bongo, le père d'Ali.

Cet écart représente une différence de 5.594 voix, sur un total de 627.805 inscrits, dans ce petit pays pétrolier d'à peine 1,8 million d'habitants.

Le président sortant devrait sa réélection à un score écrasant dans son fief familial, le Haut-Ogooué, où il aurait obtenu 95,46% pour plus de 99% de  participation.

Ce résultat est contesté par l'opposition qui a réclamé un recomptage, bureau par bureau de vote, et dont les partisans sont massivement descendus dans la rue.

Dès l'annonce de la victoire controversée de M. Bongo, des troubles ont éclaté sur les grandes artères entre les forces de l'ordre et des opposants criant « Ali doit partir ».

« On nous a volé les élections », criaient aussi les manifestants, qui accusent Ali Bongo de poursuivre la dynastie installée par son père, président pendant 41 ans jusqu'à sa mort en 2009, et perpétuée par l'élection de son fils la même année.

A Libreville, des tirs étaient toujours entendus dans la soirée, alors que des véhicules  transportant des policiers et des militaires sillonnaient la ville.

Au moins deux personnes ont été tuées et six autres admises à la polyclinique Chambrier pour des blessures par balle. Plusieurs d'entre ces dernières ont  indiqué avoir été blessées par les forces de l'ordre près de l'Assemblée.   

« Tout le bâtiment est en train de prendre feu », a indiqué Yannick, un Librevillois présent devant le bâtiment de l'Assemblée d’où se dégageait un dense panache de fumée.

 

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