Michel Temer est devenu, mercredi, le nouveau président du Brésil, quelques heures seulement après la destitution de Dilma Rousseff accusée de maquillage des comptes publics
Ancien vice-président de Mme Rousseff, dont il a précipité la chute, l'homme fort du PMDB (centre droit) a prêté serment au Sénat et dirigera un pays dans la tourmente jusqu'aux prochaines élections législatives et présidentielle prévues fin 2018.
Dilma Rousseff a réagi avec virulence à sa destitution accusant le Sénat d’avoir pris une décision « qui entre dans l'histoire des grandes injustices ». Celui-ci a commis « un coup d'Etat parlementaire », a-t-elle dénoncé tout en réaffirmant son innocence.
Elle a promis à Michel Temer et ses alliés de droite « l'opposition la plus déterminée à laquelle puisse s'attendre un gouvernement de putschistes ».
La désormais ex-présidente a conservé ses droits civiques à la faveur d'un second vote, où la majorité des deux tiers requise pour l'en priver pendant huit ans n'a pas été atteinte.
« Cela signifie qu'elle reste éligible et qu’elle pourra être candidate à des mandats de sénatrice, de députée, mais pas à la présidence, en 2018, puisqu'elle a déjà été élue pour deux mandats consécutifs », a expliqué un universitaire de Rio, Rogerio Dultra dos Santos.
« Nous reviendrons », a martelé au nom de la gauche Mme Rouffef, s'exprimant depuis sa résidence du palais de l'Alvorada où elle avait suivi le vote en compagnie de ses partisans.