Des chercheurs alertent : l'école française, une machine à fabriquer des inégalités

L'école Française est devenue une véritable machine à fabriquer et à favoriser les inégalités sociales, révèle, mercredi, une enquête du Conseil national d'évaluation du système scolaire (CNESCO), soulignant qu'entre 2000 et 2012, la situation « s'est aggravée ».

Analysant 30 années de politiques éducatives de la France visant à réduire les inégalités, cette enquête a été entreprise par une quarantaine de chercheurs, afin de découvrir les facteurs amplifiant ces inégalités.

Dans l'avant-propos de ce travail de recherche, jamais accompli en France, la présidente du CNESCO, Nathalie Mons, mentionne que les résultats des enquêtes menées, tous les trois ans, font ressortir des inégalités sociales et migratoires en « forte progression », soulignant que la France « se place désormais en dernière position pour les inégalités à l’école ».

« Ces inégalités, mentionne-t-elle, ont progressé en France parce que, dans un premier temps, les élèves les plus défavorisés socialement voyaient leur niveau baisser ».  « Elles se développeraient plus encore, ajoute-t-elle, parce que les résultats de l’élite scolaire sont, eux, « à la hausse ».

Les élèves socialement défavorisés ou issus de l’immigration sont victimes de « discrimination négative », souligne-t-elle ajoutant qu’« on est loin du mythe de l’égalité de chances, supposant une égalité de traitement »  et, plus encore, de la promesse de 1982 de « donner plus à ceux qui ont moins », a encore asséné la présidente du CNESCO.

Dans ce sévère rapport sur le système scolaire Français, « censé garantir l'égalité des chances », les chercheurs ont relevé que les élèves arrivent inégaux à l’école en termes de bagage culturel, de niveau de langage, de familiarité avec les références valorisées à lécole », mettant en avant les effets pervers de l’éducation prioritaire, qui est perçue comme une « source de ségrégation sociale ».

Ils  constatent que toutes les politiques scolaires, engagées depuis 30 ans, tout comme les budgets afférents, resteront très peu efficaces si les écoles et les collèges les plus ségrégués ne sont pas l’objet d’une politique volontariste de « mixité sociale ». 

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