Les déchets industriels et domestiques : un gisement économique insuffisamment exploitée

Karim Ouamane, directeur général de l’Agence national des déchets

En ces moments de crise économique aigüe, les pouvoirs publics semblent avoir saisi tout l'intérêt à exploiter l'important gisement que constituent les déchets industriels et domestiques, perçus, désormais, comme une richesse à haute valeur ajoutée. Un Salon international dédié à leur collecte et à leur valorisation ouvre ses portes, aujourd'hui, au Palais des Expositions à Alger.

En relation avec cet évènement, l‘émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne recevait, ce jeudi, le directeur général de l’Agence national des déchets, Karim Ouamane, venu faire part des stratégies retenues par les pouvoirs publics pour exploiter économiquement ces rebuts.

Sur la base de chiffres communiqués par les Douanes Algériennes, cités durant l’émission, on y apprend que l’Algérie, par le biais d'entrepreneurs privés, exporte pour environ 3,2 milliards de dollars/an de déchets ferreux qui, selon l’intervenant, « auraient pu être valorisés à demeure sous forme de matière première et servir, du même coup, à créer de nombreux postes d’emploi ».   

Ces sommes importantes sont notamment générées, précise-t-il, par les quelques 2,5 millions de tonnes de résidus générés par le seul secteur de l’industrie, dont l’exploitation intelligente avec ceux issus des activités domestiques pourraient rapporter, souligne-t-il environ 38 milliards de dinars, chaque année.

Le directeur de cette agence, dépendant du ministère des Ressources en eau et de l’Environnement, signale que chaque Algérien produit environ 300 kg de déchets ménagers/an, « parmi lesquels, relève-t-il, 70%, terminent leur vie dans des centres d’enfouissement ». Il indique, en outre, que seul un millier d’entreprises privées exploitent actuellement ce gisement à haute valeur marchande.

M. Ouamane annonce, par ailleurs, qu’une première opération d’envergure de tris sélectifs des déchets domestiques, a commencé à prendre forme à travers la wilaya d’Alger, où il est prévu la création progressive de 86 sites de collecte installés dans divers endroits névralgiques. 

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